Un document prouve que les membres du comité exécutif de l’UEFA savaient que Michel Platini devait percevoir un salaire d’un million de francs suisses à la Fifa. Dès 1998.
Une petite ligne dans un rapport long de 23 pages. Voilà ce qui pourrait sauver Michel Platini, soupçonné de corruption, suspendu par la commission d’éthique de la Fifa pour une durée de 90 jours et sous le coup d’une radiation à vie suite à un paiement controversé de 1,8 million d’euros en février 2011 en tant que conseiller technique de Joseph Blatter. Elle a en tout cas le mérite de complètement relancer l’affaire et d’offrir une éclaircie dans l’horizon assombri de l’ancien numéro 10 de l’équipe de France.
Le salaire de Platini était connu dès 1998
Dans un document que s’est procuré Le Journal du Dimanche, une note permet d’accréditer la thèse selon laquelle plusieurs personnes étaient au courant de ce salaire. Et ce dès 1998. Ce «mémo», rédigé pour préparer le comité exécutif de l’UEFA du 12 novembre 1998, prouve que tout le bureau exécutif de l’UEFA, dont trois membres de la Fifa (le Suédois Lennart Johansson, l’Italien Antonio Matarrese et le Turc Senes Erzik), connaissait la rémunération de l’ex-international français, en qualité de «futur directeur des sports de la Fifa». «Platini reviendrait donc impliqué dans la Fifa, indique la note dans une page intitulée “Key issue : role of Michel Platini”.On entend parler d’un salaire d’un million de francs suisses».
Ce rapport déniché dans les archives de l’UEFA est une bénédiction tombée du ciel
Un proche de Platini
«Cette pièce vient démontrer, contrairement à la thèse sur laquelle repose toute l’accusation, que le contrat de Michel Platini avec la Fifa n’avait aucun caractère occulte, et que de nombreuses personnes, y compris à l’UEFA et à la Fifa en avaient connaissance dès 1998», indique Me Thibaud d’Alès, l’un des avocats de Michel Platini, dans le JDD. Elle remet également en cause le témoignage de Lennart Johansson, battu par Platini lors de l’élection à la présidence de l’UEFA en 2007, qui avait déclaré récemment ne pas être au courant d’une telle rétribution.