L’éducation engendre des effets positifs sur la santé, l’emploi, l’implication sociétale ou encore le bien-être.
Clé d’une éducation réussie, l’apprentissage de la lecture demeure, plus que jamais, une des priorités publiques en Afrique subsaharienne. Grâce aux progrès effectués ces dernières années, le secteur du livre pèse de plus en plus lourd dans l’économie et la culture africaine.
Sous-estimer le rôle du livre, particulièrement en Afrique subsaharienne, serait méconnaître les enjeux multiples qui se cachent derrière cet objet banal, mais terriblement précieux. La lecture permet non seulement de développer l’imaginaire de l’enfant comme de l’adulte, mais elle contribue également à faciliter l’apprentissage des autres matières de notre système éducatif. Par ricochet, lire participe à l’allongement de la scolarité, à la formation des jeunes, à la réduction des inégalités et donc au développement d’une nation.
Ces aspects, la Fondation Children of Africa, que j’ai créée en 1998 et que je préside, les a bien compris. Pour toutes ces raisons, elle œuvre au quotidien, depuis 20 ans, pour l’apprentissage et la pratique de la lecture par nos enfants.
Aujourd’hui plus que jamais, dans un contexte de forte croissance démographique, il est indispensable de miser sur le livre et toutes les promesses d’avenir qu’il renferme. Pour cela, nos partenaires ivoiriens et internationaux nous apportent une aide précieuse et essentielle.
Dans ce contexte, j’ai reçu le 2 mai dernier, à l’Ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire, 1 500 livres destinés à enrichir la collection des Bibliobus de la Fondation. Quelques mois auparavant, c’était le village de Smallburgh en Grande-Bretagne, qui offrait un nouveau bus à la Fondation, dans le cadre d’un projet humanitaire baptisé Smallburgh 2 Abidjan. Ce nouveau bus, en plus d’être typiquement anglais et de constituer une belle attraction pour petits et grands, aura aussi comme singularité d’être un centre de ressources bibliothécaires pour l’initiation de notre jeunesse à la langue anglaise. Je m’en réjouis d’avance, lorsque l’on sait que l’anglais est devenu essentiel à notre époque, dans la sphère professionnelle.
Aujourd’hui au nombre de neuf, les Bibliobus de la Fondation serviront à poursuivre de plus belle, la promotion de la lecture, mais aussi l’apprentissage de l’informatique à travers tout le pays. Dans cette démarche, nous pouvons d’ailleurs compter sur l’appui des acteurs de l’industrie du livre, réunis le 25 janvier dernier lors d’une conférence internationale à Abidjan. Au programme de ce rendez-vous inédit, figurait la recherche de solutions pour promouvoir le livre et inciter les élèves à s’adonner à la lecture, améliorer la qualité des livres et assurer leur disponibilité auprès des élèves.
Le secteur du livre africain de demain s’adapte ainsi aux langues, aux cultures et aux outils pédagogiques présents sur le continent.
Je salue ici l’initiative de cette rencontre mise sur pied par l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (Adea), en collaboration avec l’Alliance mondiale du livre (Aml) et l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid). Près d’une vingtaine de pays d’Afrique ont répondu présents pour repenser le livre d’une manière générale, au service de l’éducation.
L’éducation de qualité, un investissement rentable
L’éducation par la lecture, justement, est un combat que j’ai fait mien. Selon le dernier rapport de l’Agence Française de Développement (AFD) sur l’éducation en Afrique subsaharienne, le nombre d’élèves en grande difficulté a fortement diminué au cours des dix dernières années dans les pays d’Afrique francophone. Entre 1999 et 2016, le taux d’alphabétisation des 15-24 ans a même augmenté de 67,6 à 75,5%, et celui des adultes de 54 à 60%.
De grands efforts restent toutefois à fournir pour amener une majorité d’élèves à la maîtrise des compétences de base en lecture et en mathématiques, primordiale pour poursuivre une scolarité de qualité.
L’éducation engendre des effets positifs sur la santé, l’emploi, l’implication sociétale ou encore le bien-être. Les retours sur investissement s’observent également dans le développement économique et social des pays, s’agissant d’innovation et de progrès technique, d’investissement des entreprises, de santé, de sécurité, de confiance dans les politiques publiques et les institutions ou encore de participation citoyenne. Nombre de travaux ont montré qu’amélioration du niveau de l’éducation rime avec croissance économique.