Séisme en Equateur : au moins 272 morts et ça «va sûrement augmenter»

Un immeuble écroulé après le séisme, à Portoviejo le 17 avril. Photo Juan Cevallos. AFP

Le nombre de blessés dépasse les 2 500, trois jours après le séisme qui a secoué l’Equateur.

Un immeuble écroulé après le séisme, à Portoviejo le 17 avril. Photo Juan Cevallos. AFP

Les secours poursuivaient leur course contre la montre dans la nuit de dimanche à lundi pour tenter de retrouver des survivants sous les décombres en Equateur, après le puissant séisme qui a fait au moins 272 morts. «Le nombre (de morts) va sûrement augmenter et probablement de manière considérable», a prévenu le président équatorien Rafael Correa en communiquant le nouveau bilan provisoire. «Ce sont des moments difficiles, la pire tragédie de ces 67 dernières années, uniquement dépassée par le tremblement de terre de 1949 à Ambato (centre)», a-t-il ajouté.

Selon le chef de l’Etat, le nombre de blessés s’élève désormais à 2 068, en baisse par rapport à celui de 2 557 communiqué plus tôt par le vice-président Jorge Glas. En visite au Vatican, Rafael Correa, qui a débloqué une aide budgétaire d’urgence d’«environ 600 millions de dollars», est arrivé en avion à Manta vers 23h30 GMT.

Dans cette région du littoral équatorien, les sinistrés cherchaient à mains nues leurs disparus sous les gravats, avant de passer une deuxième nuit dehors, par crainte d’une réplique ou pour veiller sur le peu qu’ils ont pu sauver. A Portoviejo (ouest), l’une des villes les plus touchées, des maisons détruites, un marché dévasté, des lampadaires au sol et des débris éparpillés sur les trottoirs témoignaient de l’ampleur de la secousse de magnitude 7,8. «Nous avons déjà sorti trois personnes décédées et nous pensons qu’il y en a 10 à 11 supplémentaires qui sont coincées», a indiqué à l’AFP un membre de l’équipe de sauvetage travaillant sur les ruines de l’hôtel El Gato, un bâtiment de six étages qui s’est entièrement effondré.

Une trentaine d’hôtels détruits
Une centaine de prisonniers en ont profité pour s’échapper de la prison de Portoviejo. «Nous avons lancé les opérations pour les capturer à nouveau», a écrit sur Twitter la ministre de la Justice, Ledy Zuñiga. A Guayaquil, pourtant à près de 400 kilomètres au sud de l’épicentre, «on a énormément ressenti le tremblement de terre», a raconté Oscar Alava, un ingénieur de 41 ans. Mais «grâce à Dieu, il ne nous est rien arrivé. C’est le chien qui nous a avertis en aboyant». Dans ce port de plus de deux millions d’habitants, un homme est mort écrasé dans sa voiture après l’effondrement d’un pont et une fillette a péri quand le toit d’un centre commercial s’est partiellement affaissé.

A Manta (ouest), ville proche de l’épicentre, «les maisons se sont écroulées, les réverbères sont tombés, les gens sont complètement désespérés, il y a des gens enterrés sous les décombres», a décrit Miriam Santana, 40 ans, employée de maison. Deux Canadiens figurent parmi les victimes, selon les autorités de ce pays. L’Union européenne a annoncé l’activation du mécanisme européen de protection civile, pour aider ce pays sud-américain, tandis que le secrétaire d’Etat américain John Kerry offrait le soutien des Etats-Unis.

Plus de 14 000 membres des forces de sécurité, 241 professionnels de la santé et deux hôpitaux mobiles ont été dépêchés sur place. Des renforts arrivent de Colombie, du Mexique, du Chili, d’Amérique centrale et d’Espagne. A Pedernales, épicentre du séisme, haut lieu touristique avec ses plages sur le Pacifique, les autorités évaluaient le nombre des morts à entre 300 et 400, soulignant qu’une trentaine d’hôtels ont été détruits. «Pedernales est dévasté, les immeubles se sont effondrés, en particulier les hôtels où beaucoup de touristes sont logés, il y a des cadavres. Nous avons besoin d’aide», a déclaré aux médias le maire, Gabriel Alcivar.

«La fin du monde»
Le séisme s’est produit samedi à 18h58 (23h58 GMT) à 20 km de profondeur, selon l’Institut de géophysique (IG), provoquant des «dégâts considérables dans la zone de l’épicentre», dans la province de Manabi (sud-ouest), «et aussi dans des lieux éloignés» comme Guayaquil ou Quito. Malgré des dégâts matériels importants, les infrastructures pétrolières «stratégiques» du pays n’ont pas été affectées et devraient continuer de fonctionner, a assuré le ministre des Ressources stratégiques Rafael Poveda. La secousse a été ressentie dans le sud de la Colombie et au Pérou, apparemment sans faire de victimes.

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