CITE DU VATICAN (Reuters) – Des milliers de fidèles convergeaient mardi vers la Cité du Vatican placée sous étroite surveillance pour l’ouverture de l’Année sainte de la miséricorde, moins d’un mois après les attaques de Paris.
Aux premières heures du jour, la police contrôlait les pèlerins, journalistes, diplomates et prêtres à l’entrée d’un périmètre dont les limites dépassent largement la place Saint-Pierre.
L’Année sainte, également appelée jubilé, devrait attirer à Rome des millions de catholiques dans un contexte sécuritaire assombri par les attaques qui ont visé Paris en novembre.
Le risque terroriste ne sera jamais nul, nous ne pouvons garantir une sécurité absolue, mais nous nous efforçons d’apporter le niveau de sécurité auquel les gens peuvent légitimement prétendre, a déclaré le chef de la police romaine, Franco Gabrielli.
Cette Année sainte ne sera que la 29e depuis que cette tradition a été instituée il y a plus de 700 ans. Elle doit s’ouvrir formellement après une messe lors de laquelle une porte habituellement murée sera ouverte par le pape François. Le prédécesseur de ce dernier, Benoît XVI, dont les apparitions se font rares, devrait assister à la cérémonie, pour laquelle 100.000 personnes sont attendues.
Les années saintes se déroulent traditionnellement tous les 25 ans, à moins que le souverain pontife ne décide exceptionnellement d’en organiser une par décret. La dernière remontait à 2000, sous le pontificat de Jean Paul II.
La majeure partie de l’espace aérien au-dessus de Rome est interdite de survol pour l’ensemble de la journée et les autorités ont interdit le transport de pétrole, de gaz, d’armes, d’explosifs et de feux d’artifices.
Les automobilistes ont été bannis dans un vaste périmètre entourant le Vatican tandis que les poubelles ont été scellées ou enlevées.
Parallèlement, des milliers de soldats sont venus appuyer les forces de police. Les mesures de sécurité m’inquiètent. Ceux qui sont venus ici en tant que pèlerins croisent des soldats équipés de mitraillettes, c’est effrayant, on se sent menacés, a déclaré Daniela Santi, une touriste italienne venue sur la place Saint-Pierre.
L’association hôtelière Federalberghi a fait part d’une baisse de 20% des réservations dans la zone de la capitale ainsi que de très nombreuses annulations. Certains commerçants se sont de leur côté plaints d’une baisse de leurs ventes.
Les attaques de Paris ont provoqué beaucoup d’angoisses, explique Vincenzo Modica qui tient une boutique de souvenirs près du Vatican. J’espère que cela va s’améliorer après le 8 décembre mais je pense que les prochains mois vont être difficiles.
(Philip Pulella; Nicolas Delame pour le service français, édité par Marc