Palestine/Israël: de nouveaux tirs de roquettes et des frappes aériennes à Gaza

Des militants palestiniens ont lancé des dizaines de roquettes depuis Gaza et Israël. Ce qui a déclenché de nouvelles frappes aériennes contre eux très tôt mardi matin. Une escalade déclenchée par la montée des tensions à Jérusalem et des jours d’affrontements dans une mosquée emblématique de la ville sainte.

 Depuis hier (lundi), l’armée a mené des centaines d’attaques contre le Hamas et le Jihad islamique à Gaza (…) Et nous allons encore intensifier la puissance de nos attaques », a déclaré M. Netanyahu. AFP/MAHMUD HAMS

On dénombre déjà vingt-quatre personnes, dont neuf enfants, tuées à Gaza pendant la nuit, la plupart lors de frappes israéliennes. Plus de 700 Palestiniens blessés dans des affrontements avec les forces de sécurité israéliennes à Jérusalem et en Cisjordanie ces dernières 24 heures. L’armée israélienne a déclaré six civils israéliens blessés par des tirs de roquettes mardi matin.

Violence occasionnée par des revendications contradictoires sur Jérusalem, qui abrite les principaux lieux saints de l’islam, du judaïsme et du christianisme. Les récits nationaux et religieux rivaux des Israéliens et des Palestiniens sont enracinés dans la ville, ce qui en fait le noyau émotionnel de leur long conflit.

Ces dernières semaines, on a constaté une montée en flèche de la tension à Jérusalem, marquée par des affrontements entre les manifestants palestiniens et la police israélienne dans la vieille ville fortifiée, située à Jérusalem-Est, capturée et annexée par Israël lors de la guerre de 1967.

L’un des points chauds de la vieille ville a été l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, le troisième site le plus sacré de l’islam et le site le plus sacré du judaïsme. L’autre motif de la colère palestinienne a été la menace d’expulsion de familles palestiniennes de leurs maisons dans un quartier de Jérusalem-Est par des colons israéliens.

Lundi a été une longue journée de colère et de violence meurtrière, mettant à nu les profondes divisions de Jérusalem, alors même qu’Israël tentait de célébrer sa prise du secteur oriental de la ville et de ses lieux saints sensibles il y a plus d’un demi-siècle. Avec des dizaines de roquettes volant sur Israël tout au long de la nuit, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rencontré des hauts responsables de la sécurité et a averti que les combats pourraient se prolonger, malgré les appels au calme des États-Unis, de l’Europe.

Le Hamas, groupe militant au pouvoir dans la bande de Gaza, a tiré des dizaines de roquettes lundi soir, déclenchant des sirènes de raid aérien jusqu’à Jérusalem. 

Mardi matin, plus de 200 roquettes ont été tiré par le Hamas et d’autres militants de Gaza.

Il semble y avoir eu quelques premiers signes d’accalmie à Jérusalem tôt mardi. Les fidèles palestiniens ont exécuté la prière de l’aube à la mosquée sans affrontements, car Israël a apparemment limité la présence de ses policiers autour de l’enceinte. Des vidéos amateurs ont montré des dizaines de fidèles marchant vers la mosquée et scandant «Nous sacrifions notre sang, notre âme pour Al-Aqsa».

Selon les médias locaux, un drone israélien a tué un homme dans la ville de Khan Younis, au sud de Gaza, mardi matin. Une femme et deux hommes dan une autre frappe ont été tués lorsqu’un missile a frappé les étages supérieurs d’un immeuble d’appartements dans le camp de réfugiés de Shati à la périphérie de la ville de Gaza, rapporte le ministère de la Santé de Gaza et les services de secours.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que «les organisations terroristes à Gaza ont franchi une ligne rouge et nous ont attaqués avec des missiles dans la banlieue de Jérusalem».

Au moins 15 des 22 morts à Gaza ont été attribués aux frappes aériennes. Sept des morts étaient des membres d’une même famille, dont trois enfants, décédés dans une mystérieuse explosion dans la ville de Beit Hanoun, au nord de Gaza. Il n’était pas clair si l’explosion avait été causée par une frappe aérienne israélienne ou une roquette errante. Plus de 100 Gazaouis ont été blessés lors des frappes aériennes, a indiqué le ministère de la Santé.

Dans un communiqué publié mardi matin, le chef du Hamas Ismail Haniyeh a déclaré que les attaques à la roquette se poursuivraient jusqu’à ce qu’Israël arrête «toutes les scènes de terrorisme et d’agression à Jérusalem et à la mosquée Al-Aqsa».

Lors les troubles de lundi, la police israélienne a tiré des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc lors d’affrontements avec des Palestiniens lanceurs de pierres sur l’enceinte.

Plus de 600 Palestiniens ont été blessés rien qu’à Jérusalem, dont plus de 400 qui avaient besoin de soins dans des hôpitaux et des cliniques, selon le Croissant-Rouge palestinien.

A Washington, le porte-parole du département d’Etat Ned Price a condamné «dans les termes les plus forts» les tirs de roquettes sur Israël et a appelé toutes les parties à calmer la situation.

«Plus largement, nous sommes profondément préoccupés par la situation en Israël, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, y compris les affrontements violents à Jérusalem», a-t-il déclaré. Il a déclaré que les États-Unis resteraient «pleinement engagés» et a salué les mesures prises par Israël pour calmer les choses, y compris le retard du tribunal dans l’affaire d’expulsion.

Dans une tentative apparente d’éviter de nouveaux affrontements, les autorités israéliennes ont modifié l’itinéraire prévu d’une marche de milliers de juifs nationalistes brandissant le drapeau à travers le quartier musulman de la vieille ville pour marquer la Journée de Jérusalem.

Le festival annuel a pour but de célébrer la prise de Jérusalem-Est par Israël lors de la guerre au Moyen-Orient de 1967. Mais cela est largement considéré comme une provocation car la route traverse le cœur des zones palestiniennes.

En 1967, Israël s’est emparé de la Cisjordanie et de Gaza. Puis, annexé Jérusalem-Est et considère la ville entière comme sa capitale.

Pendant ce temps, les Nations Unies, l’Égypte et le Qatar, qui font souvent la médiation entre Israël et le Hamas, essayaient tous de mettre un terme aux combats, a confirmé un responsable diplomatique. Il a parlé sous couvert d’anonymat car il n’était pas autorisé à discuter de la question avec les médias.

Netanyahu qui n’a pas réussi à former une coalition gouvernementale la semaine dernière, ses opposants travaillent maintenant à la construction d’un gouvernement alternatif.

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