Un général nord-coréen sur le point d’effectuer une rare visite aux Etats-Unis

Un des plus hauts généraux nord-coréens est sur le point de partir aux Etats-Unis pour une rarissime visite, rapporte mardi l’agence sud-coréenne Yonhap, alors que Washington et Pyongyang préparent un sommet historique.

Le général nord-coréen Kim Yong Chol (c) | KOREA POOL/AFP/Archives / KOREA POOL

 Le général Kim Yong Chol est arrivé mardi à l’aéroport de Pékin pour une escale avant de s’envoler mercredi à destination des Etats-Unis, indique l’agence qui cite des sources diplomatiques.

L’officier devait s’entretenir avec des responsables chinois dans un contexte d’échanges diplomatiques intenses à l’approche d’un sommet entre le président américain Donald Trump et le leader nord-coréen Kim Jong Un, prévu le 12 juin à Singapour.

Dimanche, une équipe de diplomates américains emmenés par l’ambassadeur des Etats-Unis aux Philippines Sung Kim a rencontré des responsables nord-coréens à Panmunjom, dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corées.

Le département d’Etat a par ailleurs annoncé qu’une autre délégation américaine était en route pour Singapour pour les préparatifs logistiques du sommet.

Clinton en 2000

A en croire Chung Sung-yoon, expert à l’Institut de Corée pour l’Unification nationale, Kim Yong Chol sera le cas échéant le plus haut responsable nord-coréen à fouler le sol américain depuis le vice-maréchal Jo Myong Rok, qui avait rencontré en 2000 l’ancien président Bill Clinton.

Vétéran de la Guerre de Corée (1950-1953), M. Jo fut jusqu’à son décès en 2010 à 82 ans, un des personnages les plus puissants du régime.

Le général Kim Yong Chol est de son côté très proche de Kim Jong Un, jouant les premiers rôles dans les événements diplomatiques qui ont jalonné la détente apparue en janvier sur la péninsule coréenne.

Il était assis un rang derrière la fille de Donald Trump, Ivanka, qui est aussi une conseillère de la Maison Blanche, lors de la cérémonie de clôture des jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud. Mais les deux émissaires n’avaient alors pas eu de contacts directs.

Il a accompagné Kim Jong Un lors de ses deux récentes visites en Chine et s’est entretenu avec le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo quand il s’est rendu à Pyongyang.

L’homologue officiel de Kim Yong Chol est M. Pompeo mais il essaiera peut-être de rencontrer (le conseiller à la sécurité nationale John) Bolton et même Trump si possible, a estimé Chung Sung-yoon.

Criminel de guerre

Le général Kim, dont le titre officiel est celui de vice-président du comité central du Parti des travailleurs de Corée, est une figure très controversée au Sud. Il y est accusé d’avoir été le cerveau du torpillage en 2010 de la corvette Cheonan, dans lequel 46 marins avaient été tués.

La Corée du Nord dément avoir joué le moindre rôle dans cette attaque.

Le général Kim dirigea de 2009 à 2016 le Bureau général de reconnaissance gérant les opérations nord-coréennes d’espionnage.

Des parlementaires de l’opposition sud-coréenne avaient en février manifesté contre la venue aux JO d’un homme qu’ils qualifiaient de criminel de guerre diabolique.

Autre illustration de la frénésie diplomatique sur le dossier coréen, la chaîne japonaise NHK a diffusé lundi des images de l’arrivée à Singapour, escorté de trois gardes du corps, de Kim Chang Son, un très proche conseiller de Kim Jong Un.

NHK a rapporté par ailleurs qu’un avion officiel américain transportant une délégation comptant notamment le chef de cabinet adjoint de la Maison blanche, Joe Hagin, avait quitté la base aérienne de Yokota, au Japon, à destination de Singapour.

Le Washington Post indique de son côté que des discussions se poursuivent à l’intérieur de la DMZ entre des délégations américaine et nord-coréenne.

Les diplomates n’ont plus que deux semaines pour finaliser la préparation logistique du sommet, mais aussi fixer l’agenda de la rencontre.

Washington exige de Pyongyang une dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible avant tout allégement des lourdes sanctions internationales qui pèsent sur la Corée du Nord en représailles à ses programmes d’armements balistique et nucléaire.

Mais Pyongyang n’a jusqu’ici jamais accepté de payer ce prix, présentant son arsenal comme une garantie pour la survie du régime.

Articles simulaires

Tourner en ridicule le rire de Kamala Harris : une stratégie risquée, selon Baudelaire

Tim Walz permettra-t-il à Kamala Harris d’attirer l’électorat rural ?

J.D. Vance et le nouveau visage de la droite américaine