Kenya: l’interdiction de Rafiki est ridicule, affirme la Commission kényane du Film

L’interdiction dans son propre pays du film kényan Rafiki, qui raconte une romance entre deux femmes et a été présenté au dernier festival de Cannes, est ridicule, a soutenu vendredi la Commission chargée de promouvoir l’industrie cinématographique kényane.

Les actrices kenyanes Sheila Munyiva (g) et Samantha Mugatsia (c) et la réalisatrice Wanuri Kahiu | AFP/Archives / Alberto PIZZOLI

C’est une question de liberté d’expression, a déclaré lors d’une conférence de presse le président du conseil de la Commission kényane du Film, Chris Foot, estimant que la constitution est très claire en ce qui concerne la liberté d’expression.

Présenté début mai dans la sélection Un Certain regard, Rafiki est le premier film kényan jamais sélectionné à Cannes. Il est adapté d’un roman de l’Ougandaise Monica Arac Nyeko, Rafiki (ami en kiswahili), et raconte l’histoire d’un coup de foudre entre deux jeunes femmes appartenant à des camps politiques opposés.

Toujours sous le coup des lois datant du colonialisme britannique, l’homosexualité reste illégale au Kenya, et la commission kényane de la censure a interdit le film en raison de son thème homosexuel et de son but évident de promouvoir le lesbianisme au Kenya, ce qui est illégal et heurte la culture et les valeurs morales du peuple kényan.

Mais l’interdiction divise au Kenya, comme en témoignent les déclarations de M. Foot, président de l’institution chargée de promouvoir et développer l’industrie cinématographique kényane.

Soulignant que de nombreux autres films mettant en scène des vols ou des meurtres ne sont pas interdits, M. Foot a qualifié de ridicule la décision prise à l’encontre de Rafiki au motif qu’il montre des choses illégales ou immorales.

C’est un film que nous continuerons à soutenir, a-t-il conclu.

Articles simulaires

Tourner en ridicule le rire de Kamala Harris : une stratégie risquée, selon Baudelaire

Tim Walz permettra-t-il à Kamala Harris d’attirer l’électorat rural ?

J.D. Vance et le nouveau visage de la droite américaine