Une nouvelle étude scientifique fait des restes de l’australopithèque Little Foot un contemporain de la célèbre Lucy. Voire, un parent plus ancien qui lui donnerait le titre du plus vieil ancêtre de l’humanité .
Du haut de ses 1,10 m et de ses 40 kg sur la balance, Lucy, cet australopithèque vieux de 3,2 millions d’années est considérée comme la grand-mère de l’humanité depuis sa découverte en 1974 lors d’une expédition dans l’Afar, au coeur du désert éthiopien, non loin de la Rift Valley.
Aujourd’hui, un autre squelette d’Australopithèque mis à jour à Sterkfontein, en Afrique du Sud, pourrait lui ravir ce trône tant convoité. Son nom ? Little Foot. Exhumé en 1997, ce remarquable squelette (complet à 99%) fait l’objet d’une nouvelle datation dont les résultats, à paraître dans Journal of Human evolution, , viennent d’être rendus public conjointement à Paris et à Johannesburg.
Selon le Français Laurent Bruxelles, l’un des auteurs du texte, chercheur à l’Institut national de recherches archéologiques et préventives (Inrap), Little Foot n’aurait pas 2,2 millions d’années comme le pensaient les paléoanthropologues mais “plus de 3 millions d’années”. Une estimation réalisée non pas en scrutant les restes de l’australopithèque, mais en travaillant sur l’environnement qui l’entourait. Ce spécialiste des grottes invité en 2007 en Afrique du Sud par Ron Clarke – le découvreur de Little Foot en 2007-, a donc commencé par étudier l’ensemble de la vallée pour en comprendre la formation, avant de réaliser un relevé topographique en 3D. Puis il a cherché à dater les différentes couches du sol. ” On a vite compris qu’il y avait un problème de plancher : certaines strates autour du corps de Little Foot ont été comblées ultérieurement par de la calcite, explique le géomorphologue. Et ce sont elles qui avaient servi lors de la précédente étude de datation.
Avec cette nouvelle étude globale, les chercheurs espèrent, à terme, avoir une date plus précise encore de l’âge de Little Foot. Si ce dernier se révélait plus vieux que Lucy, il pourrait bien bouleverser les connaissances sur ces ancêtres du genre Homo. Non seulement en ce qui concerne la bipédie, mais aussi sur la localisation du berceau de l’humanité qui, s’il reste en Afrique, pourrait se déplacer de l’est au sud du continent.