Au menu: prise de poids, risque de diabète et de maladies cardiaques.
Parfois le bon sens est en avance sur la science. Dîner trop tard et grignoter, ce n’est pas bon pour la santé. Il aura fallu attendre juin 2017 pour qu’une étude scientifique se penche sur les conséquences de ces mauvaises habitudes sur notre métabolisme, autrement dit sur l’ensemble des réactions chimiques qui ont lieu dans notre corps. L’expérience a été menée sur un petit nombre de personnes aux États-Unis et les résultats préliminaires ont été présentés lors d’une conférence sur le sommeil à Seattle début juin.
Neuf adultes en bonne santé ont été étudiés pendant seize semaines. Pendant les huit premières semaines, ils étaient invités à faire trois repas et à prendre deux en-cas entre 8h et 19h. Puis pendant le même laps de temps, ils devaient faire trois repas et prendre deux en-cas entre midi et 23h. Les participants devaient dormir chaque nuit entre 23h et 9h, avec un bracelet connecté au poignet. Quinze jours ont séparé les deux phases de l’expérimentation.
Dîner plus tard change la donne
Des tests sanguins et sur leur métabolisme ont été réalisés avant le début de l’étude, pendant les deux semaines de battement et après. Ces mesures ont permis de constater que plus tard avaient lieu les prises alimentaires, plus la prise de poids augmentait. De plus, le corps des participants n’a pas assimilé de la même façon les aliments consommés: les glucides étaient plus assimilés, les lipides moins.
Les effets négatifs du manque de sommeil sur notre poids et notre métabolisme avait déjà été étudiés. Ils étaient “en partie dues au fait de manger tard” selon l’auteure principale Kelly Allison, professeur de psychologie à l’Université de Pennsylvanie et directrice du Centre pour le poids et les troubles du comportement alimentaire, qui a mené cette étude. Cette expérimentation va donc plus loin. “Dîner plus tard peut amener à un profil négatif en terme de poids, d’énergie et de production d’hormones, tel qu’un taux élevé de glucose et d’insuline, tous deux impliqués dans le diabète, le cholestérol et les triglycérides, liés à des problèmes cardiovasculaires et d’autres problèmes de santé”.
Manger mieux et à la bonne heure
Par ailleurs, en mangeant plus tôt, deux hormones, la ghréline et la léptine, qui respectivement stimule l’appétit et provoque la satiété, sont toutes les deux produites plus tôt. Ainsi, plus tôt les repas ont lieu, plus la sensation de satiété arrivera tôt et plus le corps régulera les prises alimentaires tardives.