Ralph Lauren, 75 ans, quitte la direction générale de son groupe

Ralph Laurent salue le public à la fin d'un défilé à New York le 8 février 2008 afp.com/NICHOLAS ROBERTS

Le créateur américain Ralph Lauren lâche les rênes de son empire de la mode et quitte la direction générale du groupe qui porte son nom.

Ralph Laurent salue le public à la fin d’un défilé à New York le 8 février 2008 afp.com/NICHOLAS ROBERTS

Le créateur américain Ralph Lauren, l’un des grands noms de la mode américaine, va quitter la direction générale du groupe qui porte son nom après presqu’un demi-siècle à la barre, la fin d’une époque même s’il va conserver des fonctions. Il sera remplacé, en novembre, par Stefan Larsson, un Suédois âgé de 41 ans qui était jusqu’ici président de la chaîne d’habillement Old Navy, filiale du groupe Gap, a indiqué la société dans un communiqué, ce mardi 29 septembre 2015. Aujourd’hui, tous les éléments sont en place pour permettre à notre activité de connaître une croissance pérenne, a-t-il ajouté.

Ralph Lauren, président exécutif et responsable de la création
Agé de 75 ans, Ralph Lauren ne va pas quitter pour autant sa société: il va demeurer président exécutif et responsable de la création. Mon rôle est de penser en permanence à l’avenir de cette société et à la manière de la faire avancer, a expliqué le New-yorkais, avant de louer les qualités de son successeur, sa sensibilité, son honnêteté et son authenticité, le présentant comme exceptionnellement talentueux. Stefan Larsson a dynamisé les ventes d’Old Navy, dont le chiffre d’affaires a crû sans discontinuer depuis son arrivée, il y a trois ans. Avant cela, il a passé 15 ans au sein du groupe suédois H&M. Son départ est un coup dur pour le groupe Gap, dont la marque éponyme et l’enseigne Banana Republic sont à la peine.

Le style américain, mélange d’élégance et de décontraction
Elevé dans une famille juive orthodoxe du quartier new-yorkais du Bronx, Ralph Lifshitz, de son vrai nom, est un autodidacte de la mode, qui n’a jamais fréquenté d’école de design et tout appris sur le terrain. En 1967, commercial pour un fabricant de cravates, il se lance seul et crée sa propre ligne, Polo. Il rompt avec la sobriété de l’époque et invente des cravates larges, avec des motifs imprimés, souvent des joueurs de polo. Il séduit plusieurs grands magasins new-yorkais et finit par ouvrir ses propres boutiques.

Au fil des années, il contribue à créer le style américain, mélange d’élégance et de décontraction. Il invente une imagerie, celle de jeunes gens d’une aristocratie fantasmée, adeptes de la vie au grand air, dont le style classique est teinté de fantaisie et de couleur. Il donne ses lettres de noblesse au style preppy, directement dérivé du néo-classissisme des étudiants des plus prestigieuses universités américaines.

Le créateur aux cheveux poivre et sel et à l’allure décontractée laisse à Stefan Larsson les clefs d’une société qui se décline désormais sous plus de dix marques différentes et affichait, fin 2014, plus de mille points de vente dans le monde, dont 466 magasins détenus en propre. Mais les derniers résultats financiers ont déçu et l’action a perdu 43% de sa valeur durant les douze derniers mois.

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