Madrid enclenche l’article 155 et reprend le contrôle de la Catalogne

Felipe VI, Mariano Rajoy et Carles Puigdemont / AFP PHOTO / PASCAL GUYOT

Un conseil des ministres extraordinaire s’est tenu, actant des mesures pour contrôler la région autonome de Catalogne. Le gouvernement régional est suspendu, des élections seront convoquées dans les six mois.

Felipe VI, Mariano Rajoy et Carles Puigdemont / AFP PHOTO / PASCAL GUYOT

C’est fait : Madrid a enclenché samedi l’article 155 de la constitution, qui va permettre un contrôle de la région autonome de Catalogne.

Un conseil des ministres extraordinaire, convoqué pour 10H00, s’est tenu, décidant donc de la mise en oeuvre d’un article jamais encore utilisé de la Constitution de 1978,  le fameux article 155 .

Le gouvernement espagnol doit préciser dans la journée comment il veut agir, après avoir reçu la veille un soutien éclatant du roi Felipe VI et  un appui franc de l’Union européenne .

On sait déjà que le gouvernement régional sera suspendu, et que  des élections seront convoquées « dans les six mois », ce qui avait déjà été évoqué ces dernières heures.

Le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy doit plus tard préciser les mesures qu’il a longuement négociées avec le Parti socialiste (PSOE), principale force d’opposition, et ses alliés centristes de Ciudadanos.

Logiquement, Madrid devrait prendre le contrôle de la police régionale, les Mossos d’Esquadra, dont le chef a été inculpé de sédition pour ne pas avoir empêché un référendum d’autodétermination le 1er octobre.

Risque de mobilisation populaire

Tous sont conscients de la mobilisation populaire que risque de susciter la suspension des prérogatives d’une région très jalouse de son autonomie, même si la population est divisée sur la question de l’indépendance.

Une grande manifestation était d’ailleurs déjà prévue à partir de 17H00 à Barcelone, au départ pour réclamer la libération de deux leaders indépendantistes.

Aussi Madrid insiste-t-il sur le fait que ces mesures seront limitées et temporaires.

Sommé de revenir à la légalité, le chef du gouvernement catalan Carles Puigdemont a au contraire menacé de faire proclamer formellement l’indépendance de cette région de 7,5 millions d’habitants si son autonomie était suspendue.

M. Puigdemont et son cabinet indépendantiste affirment avoir un mandat pour faire sécession, après avoir organisé un référendum d’autodétermination interdit par la justice.

Le Parlement catalan sous pression

D’après eux, plus de 2 millions de Catalans, soit 43% de l’électorat, ont voté à 90% oui à l’indépendance malgré des interventions parfois violentes de la police pour les en empêcher.

Après ce scrutin, M. Puigdemont avait fait une déclaration ambigüe sur l’indépendance, annonçant immédiatement qu’il en suspendait les effets.

Mais c’est le Parlement catalan, où il dispose avec ses alliés d’une courte majorité de 72 sièges sur 135, qui devrait formellement proclamer la ‘République de Catalogne’.

Le même parlement avait lancé dès novembre 2015 le processus de rupture avec l’Espagne avec pour objectif d’instaurer une république indépendante au plus tard en 2017, annonçant qu’il ne reconnaissait plus les décisions de la cour constitutionnelle.

Chaos infernal

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