Obama, les Bush père et fils, Clinton et Carter se retrouvent pour une soirée caritative en faveur des sinistrés, en l’absence du président actuel.
Un Club des 5, version anciens locataires de la Maison Blanche. Les cinq ex-présidents américains encore en vie se retrouvent, ce samedi 21 octobre au Texas, pour un concert caritatif au profit des victimes des ouragans qui ont frappé le pays ces dernières semaines. En présence d’artistes et musiciens, Jimmy Carter, George H.W. Bush, Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama, espèrent récolter un maximum de fonds pour la reconstruction au Texas, en Floride et dans les Caraïbes. Une réunion sans l’actuel locataire du Bureau ovale, Donald Trump.
Or, le milliardaire fait justement figure de cible désignée et commune pour ses cinq prédécesseurs, qui ont tous critiqué sa présidence, alors même qu’une règle tacite les contraint à une certaine réserve sur le sujet. Un cas de figure historique selon Laura Belmonte, historienne présidentielle à l’université d’état d’Oklahoma, citée par Politico. Je pense que Trump est à part dans sa catégorie, note-t-elle.
Qu’ils soient républicains ou démocrates, ces cinq ont eu leur mot à dire sur les présidences des uns et des autres. George W. Bush a pointé du doigt le comportement laxiste de Barack Obama envers l’Iran, Barack Obama a dénoncé un manque d’implication de son prédécesseur républicain pendant l’ouragan Katrina et Jimmy Carter a regretté la politique internationale de George W. Bush.
Beaucoup ont d’ailleurs qualifié George W. Bush de pire président des États-Unis depuis des décennies. Lui-même s’était résigné à cette idée: Quand vous quittez le Bureau ovale, la nation plongée dans des ruines fumantes, vous commencez à accepter l’idée que vous allez être considéré comme le pire président pendant très longtemps, expliquait-il au New-Yorker avant d’ajouter amusé: Je suppose qu’on peut dire que j’ai mis la barre très haut, en haut du pire. Visiblement, il considère aujourd’hui que Donald Trump l’a battu.
La fin d’une règle tacite
Même s’il leur est arrivé de donner à mots couverts leur opinion sur telle ou telle décision présidentielle pendant les mandats précédents, il faut généralement un événement extraordinaire pour qu’un ancien président critique l’actuel, souligne Politico, citant Stuart Eizenstat, le conseiller en chef de la politique intérieure de Carter. Il est établi qu’il y a quelque chose de si unique et spécial au sujet de la présidence que malgré vos profondes différences politiques et vos opinions personnelles, vous mordez votre langue et vous vous taisez. Vous n’essayez pas de miner la présidence car vous savez l’impact que cela aurait eu si vous étiez encore au poste, explique-t-il.
Il faut croire que lorsqu’il s’agit de Donald Trump, fragiliser la présidence n’est plus un souci. Après l’élection de ce dernier, Bill Clinton a pourtant estimé: Il ne sait pas grand chose. S’il y a une chose qu’il sait, c’est comment faire voter pour lui les hommes blancs en colère. En septembre dernier, Jimmy Carter, le plus âgé des ex-présidents à 92 ans, a eu des critiques acerbes sur sa politique étrangère, notamment avec la Corée du Nord. J’enverrais mon meilleur diplomate à Pyongyang si je ne m’y rendais pas moi-même. Tant que nous ne leur parlons pas et que nous ne les traitons pas avec respect -en tant qu’êtres humains, ce qu’ils sont- je ne pense pas que nous allons faire des progrès.