La course à la présidence s’annonce mouvementée aux Etats-Unis, avec un Donald Trump qui ne cesse de faire parler de lui. Encore ce week-end, il a communiqué sur un projet déconcertant de réformes de l’immigration.
Imprévisible, choquant, excessif, Donald Trump continue de séduire les Américains. Le riche homme d’affaires, candidat à l’investiture républicaine, n’en finit pas avec ses remarques chocs. L’outsider, celui qu’on ne soupçonnait pas, est aujourd’hui en tête de tous les sondages. Selon celui de Fox News, il arrive non seulement premier, mais bénéficie en plus d’une grande avancée face à ses adversaires républicains : 25%, contre 12% pour le deuxième, Ben Carson.
Donald Trump a fait de l’immigration un des axes majeurs de sa campagne, incitant à la polémique avec ses remarques de plus en plus provocantes. Souvenez-vous lors de son discours de lancement campagne, Trump qualifiait les Mexicains à la fois de criminels et de violeurs, et accusait le gouvernement mexicain d’activement envoyer des gens avec beaucoup de problèmes. Pour l’instant aucun candidat n’a su faire mieux (ou pire) que lui.
Ils doivent rentrer chez eux
Nouvel épisode de la saga Trump ce week-end lors d’une interview diffusée dimanche sur NBC pour l’émission Meet the Press, présentée par Chuck Todd. On pouvait se poser la question : qu’est-ce que Donald Trump ferait face à l’immigration clandestine s’il était élu président des Etats-Unis ? Nous avons maintenant la réponse.
L’intéressé a répondu sans ambages : Les clandestins doivent rentrer chez eux. Ne vous inquiétez pas les enfants ne seront pas séparés de leurs parents puisque : Les familles vont rester ensemble, mais elles devront partir. Abasourdi, le journaliste lui demande comment vont-ils faire s’ils n’ont nulle part où aller. Là encore, Donald Trump a la solution, il lui répond : On va travailler avec eux, mais tous les immigrés clandestins seront expulsés. Ajoutant tout de même une exception pour les bons immigrés qui eux, pourront rester.
Cette annonce fait écho aux trois principes de base de son plan d’immigration pour restaurer la grandeur de l’Amérique, publiés dimanche sur son site de campagne : la construction d’un mur à la frontière mexicaine, le renforcement des lois sur l’immigration, l’emploi de tous les Américains.
La construction d’un mur à la frontière américano-mexicaine
Première proposition de son plan d’action : la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique. Comment justifier ce projet ? Selon Trump, les Mexicains coûtent cher, très cher aux Etats-Unis et depuis trop longtemps. Ils y amènent, en plus, la violence et la pauvreté, et volent le travail des Américains. Pour être encore plus convaincant, il joue la carte du patriotisme et cite des chiffres et des études qu’il utilise à son avantage.
Cerise sur le gâteau, ce sont les Mexicains eux-mêmes qui devront financer ce mur. En effet, Donald Trump souligne qu’ils sont redevables aux Etats Unis, et qu’ils seront contents parce que le coût du mur n’est rien à côté de l’argent qu’ils ont. S’ils refusent de payer, il augmentera le prix des visas accordés aux Mexicains.
Une nation sans frontières n’est pas une nation.
Donald Trump appelle au renforcement des lois de l’immigration pour assurer la sécurité des citoyens américains. Parmi ses propositions les plus extrêmes : la fin du droit du sol, l’augmentation des vérifications de nationalités sur les travailleurs afin de protéger les emplois pour les chômeurs américains, l’expulsion de tous les criminels étrangers, le renforcement des sanctions pour les dépassements de séjour de visa. Ce ne sont que des exemples mais ce n’est surtout que le début, à croire que l’immigration est le plus grand fléau des Etats Unis.
Les travailleurs américains : la priorité .
L’argument principal ici, et le seul à vrai dire, est que les immigrés voleraient le travail des citoyens américains. Trump ne se soucie ni d’eux ni de leur condition de vie, ses priorités, comme il le répète, allant aux Américains et à la croissance américaine. Il propose donc la réduction du nombre de visas accordés aux travailleurs à bas revenus, l’obligation d’embaucher les citoyens américains en priorité et la modération évidente de l’immigration.
Trump convainc-il avec ses plans de réforme ?
Longtemps tourné en dérision, le candidat républicain inquiète aujourd’hui en raison de sa popularité. Selon Frank Sharry, directeur exécutif du groupe pro-immigration America’s Voice (La Voix de l’Amérique), l’extrémisme est stupéfiant et la direction est dangereuse. Mais il précise tout de même que ces idées marginales sont aussi impopulaires qu’inapplicables, il n’y a aucune chance que ça arrive. Ouf.
Sandrine Wastiaux