Franck Passi: qui est l’entraîneur de l’Olympique de Marseille par intérim, débutant ce dimanche face à Reims

Qui est Franck Passi, l'entraîneur intérimaire de l'OM | AFP

FOOTBALL – Propulsé à la tête de l’une des plus grosses écuries de la Ligue 1, Franck Passi ne s’attendait sans doute pas à signer la feuille de match ce dimanche 16 août contre Reims. Car si rien -ou si peu- ne laissait présager le départ théâtral de Marcelo Bielsa, il était tout autant difficile d’imaginer cet adjoint prendre dès cette saison les commandes de l’Olympique de Marseille. Et pourtant, l’homme n’a jamais tari d’efforts pour accéder au football professionnel.

Qui est Franck Passi, l’entraîneur intérimaire de l’OM | AFP

Décrit volontiers comme besogneux dans la cité phocéenne, le natif de Bergerac qui a chaussé ses premiers crampons à Béziers a franchi avec succès le cursus honorum de l’entraîneur de Ligue 1. Qualité non négligeable quand on se souvient que Roland Courbis a attendu le mois de mars 2014 pour se mettre à jour côté diplômes, après tant d’années passées sur le banc.

Malgré le groupe perturbé dont il dispose, Franck Passi a donc pour mission de revenir du stade Auguste-Delaune avec les trois points. Pas de miracle, hélas, puisque l’OM s’est incliné face à Reims 1 à 0. Quoi qu’il en soit, et malgré ce deuxième revers, voici le portrait d’un entraîneur de l’ombre à qui l’on a subitement confié le rôle de pompier.

Homme du sud

La communication de l’OM ne s’y est pas trompée. Après avoir assommé les supporteurs marseillais, le moment est venu de passer de la pommade. Le club a donc mis en avant le caractère local, de l’intérimaire, le présentant sur son site comme étant un homme du sud. Car effectivement, Franck Passi est un méridional. Pourtant, ce n’est pas sous les auspices de la Bonne Mère que ce dernier a vu le jour. Mais à Bergerac, en Dordogne, en 1966. Fils d’un joueur de football professionnel congolais, Camille Passi, le jeune Franck va rapidement se rapprocher de la Méditerranée, car les prochaines pages de la carrière de son paternel vont s’écrire à l’AS Béziers.

C’est dans ce club que lui et son frère Gérald vont faire leurs premiers pas dans le football. Avant d’arriver à l’OM en 1986 (au début de l’ère Tapie), Franck Passi a été formé au Montpellier La Paillade SC, avant que celui-ci ne devienne le MHSC. Deux ans plus tard, il remporte la Coupe d’Europe avec l’équipe de France espoirs. À l’inverse de son frère qui compte 11 sélections tricolores, Franck Passi n’a jamais confirmé et ne connaîtra jamais l’équipe de France A. Puis, ce milieu récupérateur va enchaîner les clubs du sud de l’Hexagone, de Toulouse à Toulon avant de rejoindre l’AS Monaco, coaché à l’époque par un certain Arsène Wenger.

Toujours plus au sud, l’homme finira par passer les Pyrénées pour rejoindre la Liga avec Saint-Jacques de Compostelle. Ironie du sort pour celui qui n’a jamais passé le Rhône, Franck Passi terminera sa carrière de joueur en Angleterre. Mais après ce coup d’arrêt, pas question de quitter les terrains. Le Bergeracois retourne en Galice et passe ses diplômes pour devenir entraîneur adjoint au SD Compostela, avant de rejoindre l’AS Cannes. C’est à ce moment là qu’il entame sa discrète ascension dans le monde du football professionnel.

Un lieutenant par excellence

L’ancien joueur retourne à l’OM en 2006, mais cette fois, en qualité de recruteur. Déjà, Frank Passi se distingue par une certaine vista. Il était dans la cellule de recrutement quand avec François Brisson, ils avaient repéré puis suivi James Rodriguez très jeune, avant qu’il devienne la star que c’est aujourd’hui, explique au HuffPost Romain Canuti, du site spécialisé Le Phocéen.

Une capacité à se rendre indispensable par ses compétences qui obligera le staff marseillais à l’appeler à la rescousse pour qu’il reprenne en 2010 l’équipe réserve qu’il réussira à faire remonter en CFA2 avant d’être nommé adjoint en 2012 par Elie Baup, alors entraîneur de l’OM. Cette expérience et ce travail de l’ombre font que Franck Passi va endosser l’uniforme du lieutenant par excellence, ajoute Romain Canuti qui pointe notamment sa capacité d’adaptation et la fidélité dont il a su faire preuve pendant toutes ces années.
Un côté caméléon qui lui a servi au moment où El loco débarquait sur la Canebière avec des envies de grand ménage. Sauf que, hispanophone, Franck Passi est conservé par défaut et va même assurer l’interprétariat de la première conférence de presse du coach argentin. Au départ c’est juste pour ça, il ne faisait pas parti de ses plans, mais au final, c’est lui qui a réussi à tisser une véritable relation de confiance avec Bielsa, confirme Romain Canuti. Une proximité auprès du technicien argentin qui lui a permis de consolider son statut d’irremplaçable.

Du pain bénit

Tous ceux qui ont croisé l’entraîneur intérimaire s’accordent à la fois sur ses compétences professionnelles et sur sa connaissance du système OM. Il travaille avec ce groupe depuis pas mal de temps et en a donc une bonne connaissance, a expliqué son frère à l’AFP. Également interrogé par l’agence, Élie Baup n’est pas avare en compliments à l’égard de son ex-adjoint, qu’il décrit comme étant quelqu’un de super loyal, intègre, un homme fidèle, aussi bien à son club qu’à la personne avec laquelle il travaille. Pour un entraîneur c’est du pain bénit!, a-t-il aussi ajouté. Même son de cloche du côté de Roland Courbis qui assure que, quoi qu’il en soit, son successeur ne pourra pas se passer de lui.

Alors, l’intéressé peut-il se rêver en entraîneur titulaire de l’Olympique de Marseille? Pourquoi pas, répond Romain Canuti qui rappelle l’exemple de Gerard Gili, entraîneur intérimaire qui avait fini par officier toute la saison et avait remporté le titre en 1989. Il connaît tous les joueurs individuellement, mieux que Bielsa même. Il voyait tous les coups en douce qu’ils faisaient, il sait très bien à qui il a affaire, et avec lui, les gamineries de certains joueurs, ça passera plus, poursuit le journaliste. Si l’OM gagne ses trois prochains matchs, c’est sûr que cette question se posera, ajoute-t-il opposant le style de jeu bâti par Bielsa et assimilé par Passi à ceux des coachs italiens qui sont évoqués dans la presse.

Si l’état-major a en tête l’idée de faire venir un entraîneur par défaut, coûte que coûte, autant donner ses chances à Franck Passi, insiste Romain Canuti qui estime que, quel que soit le scénario, le club arriverait toujours à sauver la face. Si il gagne tout, l’OM mettra en avant l’image du mec local, qui plaît aux supporteurs etc. En revanche si ça se passe mal, ils auront le prétexte parfait pour changer d’entraîneur, explique ce fin connaisseur du contexte marseillais précisant qu’en cas d’échec, Franck Passi ferait figure de coupable idéal. Quoi qu’il en soit, Vincent Labrune n’a pas complètement fermé la porte à une éventuelle prolongation de Passi. Ce n’est pas ce qui était prévu, mais on se laisse du temps pour étudier toutes les options, a fait savoir jeudi 13 août le président de l’OM. Une option qui commencera à être prise au sérieux ce dimanche, à condition que l’équipe coachée par Franck Passi revienne de Reims avec les trois points.

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