Dans moins d’un mois, BlackBerry devrait lancer outre-Atlantique son premier smartphone sous Android : le Priv. Un terminal dont on se demande pourquoi il n’est pas arrivé plus tôt sur le marché. Bonne nouvelle pour les futurs acquéreurs, le constructeur canadien a mis le paquet.
Après le Passport, ce très surprenant smartphone carré au format XXL plutôt destiné aux flottes mobiles des entreprises, BlackBerry va tenter de se refaire une santé sur le marché grand public avec la sortie de Priv, son premier modèle sous Android.
Selon la fiche qui a fuité sur la boutique en ligne du constructeur – avant d’être très vite retirée – la commercialisation débuterait le 16 novembre prochain aux Etats-Unis, et donc les précommandes quelques semaines avant, mais aucune date n’a encore été évoquée pour le continent européen.
Ambition du constructeur canadien dont les ventes de smartphones se sont effondrées (il pèse aujourd’hui moins de 1% du marché, contre 20% en 2009) ? Reprendre sa place au sein des flagship, comprenez les têtes de proue du marché haut de gamme à l’image des iPhone, des Samsung Galaxy S6, des LG G4 ou des HTC One. Et au vu des informations qui ont filtré, le Priv a – presque – toutes ses chances sur le papier.
Une fiche technique haut de gamme
Après des mois de suspense, la fiche technique de l’appareil a en effet été diffusée accidentellement par le constructeur. Et pour les fans de la marque canadienne, le Priv a tout pour plaire : il allie à la fois un clavier physique coulissant, complètement escamotable, et un large écran doublement incurvé de 5,4 pouces en Quad HD (2 560 x 1 440), traité anti-rayures (Gorilla Glass 4) avec une résolution de 540 pixels par pouce (ppp). A titre de comparaison, l’iPhone S6 Plus affiche 440 ppp, le LG G4 534 ppp et le Samsung Galaxy S6 576 ppp. Et comme le montre la première vidéo de prise en main du smartphone, il ne déstabilisera pas les fidèles utilisateurs du BlackBerry Hub, cette interface où l’on reçoit mails, SMS, messages instantanés (BlackBerry Messenger) et provenant des réseaux sociaux.
Côté finitions, pas de déception non plus : sa coque est entièrement en kevlar, cette matière synthétique utilisée notamment pour les gilets pare-balles ! Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, son poids, malgré le clavier intégré, n’est pas éliminatoire : il affiche 192 grammes sur la balance, soit autant que l’iPhone 6S Plus !
Le constructeur canadien n’a pas non plus lésiné sur les composants du Priv. Son processeur ? Un Snapdragon 808 hexa-core cadencé à 1,8 Ghz, le même – déjà choisi par LG pour ses G4 -, assorti de 3 Go de mémoire vive. Un choix en phase avec les exigences BlackBerry en termes d’équilibre et de stabilité de ses terminaux. De plus, sa batterie – malheureusement non amovible -, est d’une capacité un poil inférieure à celle du BlackBerry Passeport (3410 mAh contre 3450 mAh), un modèle salué pour son autonomie record. Reste à savoir si Android ne la mettra pas à trop rude épreuve.
Enfin, le Priv est doté d’une capacité de stockage de 32 Go extensibles avec une carte micro-SD et embarque un capteur photo de 18 mégapixels (signé Schneider-Kreuznach) intégrant un stabilisateur d’image optique et permettant de filmer en 4K (Ultra haute définition).
Son prix, sa bataille
Parlons maintenant de la chose qui fâche : son prix. Car aux Etats-Unis, le Priv devrait être vendu à 749 dollars hors subvention des opérateurs. Ce qui le place dans le haut du panier. En Europe, et parce que les constructeurs n’appliquent pas strictement la conversion euro/dollar pour fixer leurs prix, son tarif pourrait probablement atteindre les 790 euros, ce qui pourrait représenter un frein à sa large adoption.
Avec le Priv, l’entreprise joue pourtant son va-tout. Son PDG, John Chen ayant déclaré que BlackBerry pourrait se retirer du marché des smartphones s’il n’écoulait pas 5 millions de terminaux par an.