Le Pen : « Un assassinat orchestré par sa propre fille n’est jamais réjouissant »

Jean Marie LE Pen, fondateur du Front National à la suite de son audition avec le bureau exécutif du parti. CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS

« Le bureau exécutif du Front national, réuni en formation disciplinaire, a délibéré et a décidé, à la majorité requise, l’exclusion de M. Jean Marie Le Pen comme membre du Front national », a annoncé un communiqué diffusé en fin de journée jeudi 20 août à l’issue d’une longue réunion. « La décision complète et motivée sera notifiée prochainement », est-il ajouté laconiquement.

Jean Marie LE Pen, fondateur du Front National à la suite de son audition avec le bureau exécutif du parti. CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS

 

A 87 ans, le président d’honneur du FN est donc banni d’un parti qu’il a cofondé en 1972. La plus haute autorité du Front national, réunie en formation disciplinaire au siège du parti, à Nanterre, a retenu contre Jean-Marie Le Pen quinze griefs, notamment ses propos réitérés sur les chambres à gaz nazies.

« C’est moi qui suis le FN »

Interrogé vendredi matin sur RTL, M. Le Pen a expliqué avoir « dépassé le stade de la colère » pour atteindre « le stade du mépris », même si « un assassinat orchestré par sa propre fille n’est jamais réjouissant ».

Il a évoqué un « guet-apens », un « peloton d’exécution », commandé par sa fille mais « de loin, au téléphone » : « Marine Le Pen n’a pas tué papa elle-même. Elle l’a fait tuer par des sbires. Ça fait sale de tuer son papa. »

M. Le Pen a assuré être toujours président d’honneur du Front national – « j’ai été élu par un congrès, pas par un groupuscule de cinq personnes » – et a rappelé son intention de contester en justice son exclusion du parti. « C’est moi qui suis le FN », a-t-il martelé.

La veille, le cofondateur du parti d’extrême droite avait déjà fait savoir qu’il n’entendait pas baisser les bras et qu’il serait présent à l’université de rentrée du FN, à Marseille, « à [s]a place de président d’honneur », les 5 et 6 septembre.

« Ses positions n’engageront que lui »

Marine Le Pen, présidente du FN, le 13 juillet. LOIC VENANCE / AFP

 

Peu avant, l’eurodéputé Bruno Gollnisch, qui l’avait assisté lors de son audition au siège du FN, s’est dit « abasourdi » par la décision du bureau exécutif, confiant que Jean-Marie Le Pen était « choqué » par « cette décision impitoyable et injustifiée ».

 

« Je pense que le mot de Talleyrand après l’exécution du duc d’Enghien par Napoléon se justifie : “C’est pire qu’un crime, c’est une faute.” »

 

L’exclusion de Jean-Marie Le Pen est une « issue » logique pour quelqu’un qui a « multiplié les fautes », a déclaré la présidente du Front national, Marine Le Pen, à l’AFP, peu après l’annonce de la décision du bureau exécutif concernant son père.

« Jean-Marie Le Pen a enclenché un processus dont il connaissait l’issue en multipliant les fautes depuis de longues semaines, qui ne pouvaient qu’entraîner une décision de ce type. »

 

Interrogé sur la radio France Info, le sénateur (FN) des Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier, a justifié la sanction du bureau exécutif du parti.

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