Le premier ministre grec doit convoquer de nouvelles élections pour le 20 septembre. 25 parlementaires de Syriza ont décidé de faire sécession et créer leur propre parti.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a annoncé sa démission jeudi 20 août au soir lors d’une allocution télévisée, et appelé à des élections législatives anticipées. Dans peu de temps je vais me rendre chez le président de la République et présenter ma démission et la démission de mon gouvernement, a-t-il indiqué, ajoutant qu’il voulait soumettre au peuple grec tout ce que j’ai fait (depuis son arrivée au pouvoir le 25 janvier, ndlr), afin qu’il décide de nouveau.
En réaction, d’après Reuters la faction la plus à gauche du parti Syriza du Premier ministre Alexis Tsipras a décidé de faire sécession pour fonder un nouveau parti indépendant avec 25 parlementaires, indique un vice-président du parlement grec, vendredi 21 août. Ce nouveau parti s’appellera «Unité populaire» et sera dirigé par l’ancien ministre de l’Energie Panagiotis Lafazanis qui a pris la tête de la fronde contre le troisième plan de renflouement financier de la Grèce négocié par Alexis Tsipras.
Avec 25 députés, cette nouvelle formation sera la troisième en importance de la Vouli, assemblée de 300 membres, devant le parti centriste To Potami et le parti d’extrême droite Aube dorée qui comptent 17 élus chacun.
Le Premier ministre doit proposer des élections (anticipées) pour le 20 septembre, a indiqué un peu plus tôt l’agence de presse grecque Ana (semi-officielle), citant des sources gouvernementales, à l’issue d’une réunion avec ses collaborateurs sur ce sujet. Alexis Tsipras doit s’entretenir avec les dirigeants des partis de l’opposition pour leur communiquer sa proposition, selon l’Ana.
Perte de majorité parlementaire
Alexis Tsipras a été contraint de prendre cette décision après avoir perdu sa majorité parlementaire la semaine dernière lors d’un vote au Parlement sur le nouveau plan de sauvetage du pays par l’Europe. Une quarantaine des députés de son parti de la Gauche radicale Syriza n’ont pas alors voté en faveur de ce prêt de 86 milliards d’euros sur trois ans; accompagné d’un nouveau train de mesures de rigueur, ce qui a réduit la majorité parlementaire à 119 députés sur les 300 que compte l’Assemblée.
Elu au pouvoir fin janvier avec une majorité de 36% des voix en s’engageant auprès de son électorat à mettre fin aux politiques de rigueur, imposées à la Grèce depuis le début de la crise en 2010 en échange de deux prêts successifs d’environ 240 milliards d’euros, Alexis Tsipras, 41 ans, a finalement cédé à la pression des créanciers, l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI). Après six mois de négociations ardues avec les créanciers, Alexis Tsipras a finalement conclu un accord à l’arraché avec l’UE pour éviter une sortie du pays de la zone euro, qui aurait de graves conséquences également sur l’économie mondiale.
(Avec AFP)