Corée du Nord : Kim Jong-Un place ses troupes sur le pied de guerre

Kim Jong-Un | coconuts.co

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a ordonné ce vendredi à ses troupes de se tenir prêtes au combat à la frontière avec la Corée du Sud. Il a lancé un ultimatum à Séoul exigeant la fin de la guerre de propagande et la menace d’opérations militaires concertées.

Kim Jong-Un | coconuts.co

 

La tension continue de grimper entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Après des échanges de tirs d’artillerie entre Pyongyang et Séoul, qui a placé son armée en état d’alerte maximum, Kim Jong-Un a ordonné à ses troupes de se tenir prêtes au combat à la frontière ce vendredi. La décision du dirigeant nord-coréen a pour but d’appuyer un ultimatum qui exige que Séoul cesse sa guerre de propagande et la menace d’opérations militaires concertées.

D’après l’agence de presse officielle nord-coréenne, le numéro un du régime communiste a ordonné aux unités de l’armée du peuple coréen (APC) déployées à la frontière fortement militarisée, de se placer en état de guerre à compter de vendredi 17H00 (08H30 GMT).

Ces troupes doivent être pleinement prêtes au combat et à lancer des opérations surprise tandis que la ligne de front tout entière doit se trouver dans un semi état de guerre, a décrété Kim Jong-Un, cité par KCNA.

Le Sud appelle le Nord à s’abstenir de tout acte irréfléchi

Les chefs d’état-major sud-coréens ont répliqué en s’adressant directement à l’APC. Ils l’ont appelée à s’abstenir de tout acte irréfléchi et prévenue qu’ils ne resteraient pas les bras croisés en cas de nouvelle provocation.

Nous avons vu ça à plusieurs reprises, mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas dangereux, a commenté Yoo Ho-Seo, professeur d’études nord-coréennes à l’Université coréenne de Séoul. Il y a une vraie possibilité que cette confrontation conduise à une espèce d’affrontement armé.

La dernière attaque directe contre le Sud date de décembre 2010, lorsque la Corée du Nord avait bombardé l’île sud-coréenne de Yeonpyeong, causant la mort de deux soldats et deux civils sud-coréens. Séoul avait répliqué en tirant des obus sur des positions nord-coréennes, ce qui avait fait craindre un conflit généralisé.

Le ministère sud-coréen de la Défense a rejeté l’ultimatum nord-coréen qui expire samedi à 08H30 GMT.

Les hauts-parleurs sud-coréens vont continuer de diffuser à plein volume des messages de propagande à la frontière, a dit un porte-parole.

Séoul accuse Pyongyang d’avoir provoqué l’échange de jeudi en tirant plusieurs obus en direction de l’un de ses haut-parleurs frontaliers. Séoul a répliqué en tirant des dizaines d’obus d’artillerie de 155 mm.

La quasi totalité des projectiles tirés par les deux camps se sont écrasés dans leur partie respective de la zone démilitarisée (DMZ), qui s’étale sur deux kilomètres de part et d’autre de la frontière proprement dite.

Séoul doit faire taire ses hauts-parleurs pour apaiser les tensions

La CCM a martelé que la situation ne s’apaiserait que si Séoul faisait taire ses haut-parleurs. Les commandants de l’armée nord-coréenne ont pour consigne de se préparer à détruire ces instruments de la guerre psychologique et faire pièce à d’éventuelles contre-attaques, selon l’agence de presse nord-coréenne.

Kim Jong-Un n’est pas étranger à ce genre d’annonce belliqueuse. En 2013, le jeune dirigeant nord-coréen avait déjà déclaré l’état de guerre avec le Sud.

Techniquement, les deux pays sont en guerre depuis 65 ans car la guerre de Corée (1950-53) a pris fin avec un simple cessez-le-feu qui n’a jamais été formalisé par un traité de paix en bonne et due forme.

La puissante Commission centrale militaire (CCM) de la Corée du Nord, présidée par Kim Jong-Un, avait donné son blanc-seing jeudi à cet ultimatum ainsi qu’à des projets de frappes de représailles et de contre-attaque tout le long de la frontière.

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