Des voix qui s’élèvent contre le Front national

De Valls à Gattaz, en passant par des médias et un collectif d’artistes, ils sont de plus en plus nombreux à se mobiliser contre le Front national. Quitte à le mettre au cœur des régionales.

Manuel Valls. Archives AFP

Front uni contre le Front national ! À quelques jours du scrutin les voix les plus diverses s’élèvent pour dénoncer le « danger Le Pen ». Pierre Gattaz, le patron du Medef, est entré dans l’arène hier contre le programme économique « irresponsable » du FN. La veille, le journal La Voix du Nord avait dit son « inquiétude » de voir la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie passer sous le contrôle de Marine Le Pen. Des artistes, parmi lesquels le sculpteur Daniel Buren et le peintre Daniel Boltanski lancent un appel aux électeurs afin « qu’aucune région » ne tombe dans l’escarcelle du FN… Tout comme les patrons de PME du Nord.

Les sondages
En 2002, lors de la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le deuxième tour de la présidentielle, on avait assisté à une mobilisation semblable entre les deux tours. Cette fois, les anti-FN prennent les devants. Pour deux raisons au moins : les sondages et le mode de scrutin.

Toutes les enquêtes d’opinion convergent. Le FN pourra se qualifier pour le deuxième tour dans la totalité des régions métropolitaines, ce qui sera une première.

Et il est donné vainqueur probable ou possible dans plusieurs régions : probable dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où l’institut BVA place Marine Le Pen en tête au premier et au deuxième tour, même en cas de retrait de la gauche ou de la fusion droite-gauche entre le 6 et le 13 décembre ; possible en Paca, où Marion Maréchal-Le Pen creuse l’écart avec Christian Estrosi, mais aussi en cas de triangulaire en Bourgogne-Franche-Comté, en Normandie où le FN est au coude-à-coude avec le PS et la droite et dans le grand Est selon un sondage paru hier.

Généralement désavantagé dans les élections majoritaires à deux tours, le FN trouve dans les régionales un scrutin qui lui est favorable.

Le mode de scrutin
Avec une qualification à 10 % des exprimés (et non à 12,5 % des inscrits comme pour les législatives), les triangulaires seront de règle, et la liste arrivée en tête au 1er tour aura l’avantage. Si l’avance FN est grande, il faudra que les suivants s’entendent : désistement, fusion… Ce sera un casse-tête pour la gauche donnée troisième dans la plupart des régions. Mieux vaut donc tenter de faire barrage avant le 1er tour. On ne s’étonnera pas que Manuel Valls, pour son retour en campagne après les attentats, ait choisi de cibler le FN, hier sur Europe 1 : « Le FN est un parti qui n’aime pas la France, trompe les Français et mettrait le pays par terre. »

Stratégie efficace ?
En 2002, le front uni contre Jean-Marie Le Pen avait fait bondir la participation entre les deux tours et permis une élection de maréchal à Jacques Chirac (plus de 82 %). Mais cette fois, il ne s’agit pas d’une présidentielle et l’image du FN a changé. Treize ans plus tard la recette de 2002 sera-telle efficace ?

– Elle place le FN au cœur des élections régionales. « Il y a une volonté de mettre hors jeu la gauche et particulièrement le PS », a pointé le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis… qui alimente pourtant la machine.

Lire la suite de l’article sur ledauphine.com

Articles simulaires

Tourner en ridicule le rire de Kamala Harris : une stratégie risquée, selon Baudelaire

Tim Walz permettra-t-il à Kamala Harris d’attirer l’électorat rural ?

J.D. Vance et le nouveau visage de la droite américaine