Au Burkina Faso, le nouveau président tourne la page Compaoré

Roch Marc Christian Kaboré, 58 ans, a été élu dès le premier tour de l’élection présidentielle. Figure des années Blaise Compaoré, il s’était détaché de son mentor en 2014.

Roch Marc Christien Kabore (à droite) homme de consensus et nouveau président du Burkina Faso.

C’est un « coup KO », comme on appelle une victoire électorale dès le premier tour en Afrique de l’ouest, pour Roch Marc Christian Kaboré. Avec 53,5 % des voix à l’élection présidentielle de dimanche 29 novembre, le leader du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), n’a laissé aucune chance aux treize autres candidats.

Son rival le plus sérieux, Zéphirin Diabré, n’a obtenu que 29,65 % des voix. Une victoire annoncée le 30 novembre au soir par la Commission électorale indépendante et reconnue par tous les candidats.

Un an après la chute de Blaise Compaoré et deux mois après un coup d’État avorté, le Burkina vient de manifester une nouvelle fois son attachement à la démocratie.

UN HOMME DE CONSENSUS
Le nouveau président du Faso a longtemps été considéré comme le dauphin de Blaise Compaoré avant de passer à l’opposition, en 2014. On le décrit comme un homme de consensus qui, à plusieurs reprises dans sa vie politique, a fait preuve d’une grande souplesse.

Catholique, issu de l’ethnie majoritaire du Burkina, les Mossi, Roch Marc Christian Kadoré est né en 1957 dans une famille aisée : son père a été ministre sous la première République et vice-gouverneur à la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest.

Après avoir décroché le bac au lycée catholique Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle, le jeune homme, ancien scout, suit des études en Sciences économiques à l’Université de Dijon. En 1979, il décroche sa Maîtrise en sciences économiques, puis son Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en gestion en 1980.

À cette époque, l’étudiant Kaboré se classe à gauche. Il est séduit par le marxisme et milite à la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France.

De retour au pays, il intègre le bureau politique de l’Union de lutte communiste-reconstruite (ULC-R), un parti marxiste qui œuvre à la victoire de Thomas Sankara en 1983. En 1984, le nouveau pouvoir le nomme, à 27 ans, directeur général de la Banque internationale du Burkina (BIB). Sa carrière est lancée.

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