Plus de radars et des leurres pour enrayer la mortalité routière

Cinq cents radars supplémentaires et des milliers de cabines "leurres" seront installés sur les routes pour faire repartir à la baisse le nombre de tués, qui après 12 ans de baisse, a augmenté de 3,5% en 2014, à 3.384. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) Cinq cents radars supplémentaires et des milliers de cabines “leurres” seront installés sur les routes françaises pour faire repartir à la baisse le nombre de tués, a annoncé vendredi le gouvernement.

Après 12 ans de baisse, le nombre de morts a augmenté de 3,5% en 2014, à 3.384, soit 116 de plus qu’en 2013, une tendance qui se confirme sur les huit premiers mois de 2015, avec une hausse de 4,6% du nombre de tués, soit 99 de plus.

Ces chiffres sont inacceptables. Les routes de France ne peuvent pas être un cimetière, a dit le Premier ministre, Manuel Valls, à l’issue d’un comité interministériel de la sécurité routière, à Matignon.

Depuis deux ans, certains comportements au volant se sont clairement relâchés, a-t-il ajouté, avant de confirmer l’objectif de faire passer le nombre de morts sur les routes sous la barre des 2.000 en 2020.

Les cabines “leurres”, qui pourront contenir ou pas un radar, permettront de multiplier par quatre le nombre de zones sécurisées, a précisé Manuel Valls. Le nombre de radars passera quant à lui de 4.200 à 4.700 en trois ans.

Ces radars pourront constater des infractions de plus en plus variées : feu rouge, vitesse, distance de sécurité, dépassement dangereux, franchissement de ligne continue, etc.

“Nous savons, et nous l’assumons, que certaines mesures ne sont pas populaires, notamment pour tout ce qui touche aux radars”, a poursuivi Manuel Valls.

POLÉMIQUE “MALSAINE”

“Nous n’avons qu’une seule préoccupation : la sécurité routière et je n’aime pas cette mise en cause malsaine à propos des radars qui ne seraient là que pour alimenter les caisses de l’Etat”, a-t-il ajouté.

Les 600 millions d’euros que rapportent les radars sont consacrés pour un tiers à leur entretien et leur rénovation, un autre tiers contribue notamment à la rénovation des routes et le reste va aux collectivités territoriales, a-t-il souligné.

Le comité interministériel a par ailleurs décidé d’augmenter l’utilisation des radars embarqués dans des véhicules banalisés, en confiant cette tâche à des prestataires agréés.

La vitesse excessive est la cause principale de 26% des accidents mortels, selon les chiffres cités par le comité.

Une expérimentation d’utilisation de drones pour la sécurité routière va être lancée, ainsi que d’utilisation de systèmes de lecture automatisée des plaques d’immatriculation pour lutter contre le défaut d’assurance.

Pour réduire les infractions commises par les conducteurs de véhicules de sociétés, les entreprises qui refusent de révéler le nom du conducteur s’exposeront à une contravention de 650 euros.

Pour les conducteurs étrangers, un “permis à points virtuel” sera créé qui fonctionnera, selon le gouvernement, comme un permis français, et ceux qui n’ont pas payé leurs amendes forfaitaires majorées seront inscrits dans un nouveau fichier.

Afin de réduire les blessures graves chez les conducteurs de deux-roues motorisés, le port de gants homologués sera rendu obligatoire.

Un contrôle technique sera obligatoire pour la revente d’un deux-roues motorisé et il faudra désormais suivre une formation pour conduire une moto de forte puissance, formation qui ne sera possible qu’après deux ans de détention du permis moto.

Quant aux cyclistes, le port du casque sera obligatoire pour les moins de 12 ans.

Les possibilités de recours à l’éthylotest anti-démarrage seront par ailleurs étendues et les contrôles de l’usage de stupéfiants seront simplifiés en remplaçant la prise de sang en milieu médical par un test salivaire de confirmation.

Un délit spécifique pour la conduite avec un faux permis ou un permis falsifié sera créé qui permettra la confiscation du véhicule.

(Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)

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