La police italienne a annoncé, jeudi 12 novembre, une opération contre un réseau djihadiste établi dans plusieurs pays européens et qui prévoyait de recruter des aspirants djihadistes pour les envoyer à l’étranger, de commettre des attentats, y compris des attentats-suicides, pour essayer de faire libérer son chef, un prédicateur fondamentaliste irakien détenu en Norvège.
Le commandant Giovanni Governale, un des responsables de l’enquête, a déclaré :
« L’importance de cette opération est d’avoir démantelé une cellule intégrée qui comprenait, outre l’Italie, le Royaume-Uni, la Norvège, la Finlande, la Suisse et l’Allemagne. »
Les mandats d’arrêt concernent dix-sept personnes, seize Kurdes et un Kosovar. Six membres du réseau ont été arrêtés en Italie, quatre au Royaume-Uni, trois en Norvège, tandis que plusieurs sont partis se battre en Irak et en Syrie, selon les enquêteurs.
Ce groupe était dirigé par Najmuddin Ahmad Faraj, dit « mollah Krekar », qui avait déjà cofondé un groupe islamiste nommé Ansar al-Islam, qu’il dit ne plus contrôler. L’homme figure sur la liste des personnes et organisations terroristes des Etats-Unis et de l’ONU.
En Norvège, Najmuddin Ahmad Faraj a été condamné à de nombreuses reprises pour appel au meurtre, et récemment à dix-huit mois de prison pour avoir applaudi publiquement les assassinats des journalistes et collaborateurs de Charlie Hebdo. Il reste sous le coup d’un arrêté d’expulsion, qui n’a toujours pas été exécuté en l’absence de garanties sur son sort en Irak, où il risque la peine de mort.
Selon le site Politico, l’opération nommée « Jweb », préparée pendant cinq ans, a été coordonnée par Eurojust, une « unité européenne de coopération judiciaire contre le crime organisé ». Elle est partie d’une enquête sur Jarchive.info, un site djihadiste. Selon les enquêteurs italiens, le réseau se développait surtout « sur Internet à travers des procédures “noires”, des plates-formes peu connues que nous avons réussi à pénétrer ».