Un avion de ligne s’écrase à Karachi sur un quartier résidentiel au Pakistan

Un avion de ligne Airbus A320 pakistanais avec une centaine de personnes à bord s’est écrasé vendredi sur un quartier résidentiel de Karachi, la grande ville du sud du pays, après avoir subi un problème technique.

Des secouristes arrivent sur les lieux où s’est écrasé un avion de ligne, le 22 mai 2020 à Karachi au Pakistan | AFP / Rizwan TABASSUM

Une épaisse fumée noire s’échappait vers le ciel, alors que des équipes de secours aidées par des riverains cherchaient d’éventuels survivants dans la carcasse de l’appareil et que des pompiers tentaient d’éteindre les flammes, selon une équipe de l’AFP sur place.

Il y avait 91 passagers et 7 membres d’équipage à bord du vol PK8303 de la compagnie nationale Pakistan International Airlines (PIA), qui a perdu le contact avec le contrôle aérien à 14H37 (09H37 GMT), a déclaré le porte-parole de PIA, Abdullah Hafeez, à des médias locaux.

D’après le PDG de la compagnie Arshad Malik, l’appareil, un Airbus A320 en provenance de Lahore, se trouvait en approche finale de l’aéroport de Karachi quand un incident est survenu.

La dernière fois que nous avons eu des nouvelles du pilote, il a indiqué qu’il avait un problème technique, a-t-il raconté dans une vidéo mise en ligne sur Twitter. On lui a dit (…) que deux pistes étaient prêtes pour l’atterrissage, mais il a décidé de remettre les gaz. Pourquoi ? Il reste à déterminer quel était le problème technique.

D’après le ministre de l’Intérieur Ijaz Ahmad Shah, le pilote avait indiqué avoir perdu un moteur puis lancé un appel de détresse.

Un journaliste de l’AFP a vu des corps carbonisés être emmenés vers des ambulances. Azra Pecho, la ministre de la Santé de la province du Sindh, dont Karachi est la capitale, a fait état de deux trois survivants au crash, ajoutant ne pouvoir établir de bilan définitif des victimes à ce stade.

Seemin Jamali, une directrice de l’hôpital universitaire Jinnah de Karachi, a indiqué que huit cadavres et 15 blessés, tous des riverains, avaient été transportés dans ses services.

L’armée pakistanaise a annoncé sur Twitter avoir envoyé sur le lieu de l’accident une force d’intervention rapide, ainsi que des éléments paramilitaires, pour participer aux opérations de secours.

Le Premier ministre Imran Khan s’est dit choqué et attristé par la catastrophe, adressant sur Twitter ses prières et condoléances aux familles et aux disparus.

Selon le ministre des Affaires étrangères Shah Mahmood Qureshi, l’avion avait à son bord beaucoup de gens rentrant chez eux pour l’Aïd el-Kébir, la célébration de la fin du ramadan, la fête la plus importante pour les musulmans.

Les murs tremblaient

Je sortais de la mosquée quand j’ai vu l’avion s’incliner d’un côté, a raconté Hassan, 14 ans. Les bruits des moteurs étaient assez bizarres. L’avion était si bas que les murs (…) tremblaient, a-t-il ajouté.

La catastrophe survient quelques jours seulement après que le pays a autorisé la reprise des vols commerciaux intérieurs, suspendus pendant plus d’un mois pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus. De très rares vols internationaux avaient été maintenus.

Le président afghan Ashraf Ghani sur Twitter et son homologue russe Vladimir Poutine, via un télégramme envoyé à Imran Khan selon un communiqué du Kremlin, ont tous deux présenté leurs condoléances au Pakistan.

De fréquents crashs d’avions et d’hélicoptères civils et militaires se sont produits au Pakistan au fil des ans.

Le dernier accident aérien d’ampleur dans le pays remonte à décembre 2016, lorsqu’un avion de ligne de la PIA effectuant un vol intérieur s’était écrasé dans le nord montagneux du pays, tuant 47 personnes.

Le crash le plus meurtrier ces dernières années remonte à 2010. Un Airbus 321 de la compagnie privée Airblue, ralliant Karachi à Islamabad, s’était écrasé dans les collines peu avant l’atterrissage dans la capitale, tuant les 152 personnes à bord.

L’accident le plus meurtrier impliquant PIA à ce jour s’est produit en 1992, lorsqu’un de ses A300 était descendu prématurément vers l’aéroport de la capitale népalaise Katmandou et s’était écrasé sur une colline, tuant 167 personnes.

PIA était l’une des grandes compagnies aériennes mondiales jusqu’aux années 1970. Mais des années de pertes financières, de mauvaise gestion, d’annulations et de retards ont terni sa réputation.

La compagnie nationale a été impliquée dans de nombreuses controverses, dont l’incarcération d’un pilote ivre en Grande-Bretagne en 2013. Elle a également eu des problèmes pour obtenir les certifications de sécurité de l’Union européenne pour ses vols cargo.

Entre mars et novembre 2007, toute la flotte de PIA sauf huit avions avait été placée sur la liste noire de l’UE.

Articles simulaires

Tourner en ridicule le rire de Kamala Harris : une stratégie risquée, selon Baudelaire

Tim Walz permettra-t-il à Kamala Harris d’attirer l’électorat rural ?

J.D. Vance et le nouveau visage de la droite américaine