La publicité vidéo de Deutsche Telekom, qui donne à réfléchir, incite les parents à repenser la manière dont ils partagent des informations sur leurs enfants sur les médias sociaux.
Cette publicité, qui a été visionnée des millions de fois, utilise une technologie d’intelligence artificielle (IA) de pointe pour faire vieillir virtuellement une fillette de neuf ans, prénommée Ella et jouée par une actrice.
Ce message fort vise à mettre en évidence les risques et les conséquences potentiels d’un partage excessif de l’empreinte numérique d’un enfant.
Dans la vidéo, Ella, générée par l’IA, parle ouvertement à ses parents, joués par des acteurs qui publient fréquemment des informations sur leur vie en ligne, sans se rendre compte de l’influence qu’elle pourrait avoir.
“Pour vous, ces images ne sont que des souvenirs, pour d’autres, ce sont des données”, prévient-elle. “Et peut-être le début d’un avenir terrifiant pour moi.
Si la vidéo elle-même est une fiction, les experts s’accordent à dire que le message sous-jacent est réellement alarmant. Rebecca Portnoff, directrice de la science des données chez Thorne, une organisation à but non lucratif qui lutte contre les abus sexuels sur les enfants en ligne, souligne qu’une fois qu’une image est partagée en ligne, il est difficile d’en contrôler la diffusion.
Les risques associés au partage excessif ont déjà été documentés et sont exacerbés par l’accessibilité croissante de la technologie de l’IA.
Des personnes malveillantes peuvent abuser de cette technologie et des données publiques pour transformer des photos et des vidéos innocentes en contenu sexuel ou préjudiciable.
Ce phénomène, connu sous le nom de “sharenting”, permet aux parents de partager des contenus concernant leurs enfants pour se rapprocher d’autres personnes.
La campagne de Deutsche Telekom met l’accent sur plusieurs dangers potentiels, notamment le harcèlement en ligne, l’usurpation d’identité et la création de matériel pédopornographique.
Les experts du Boston Children’s Digital Wellness Lab estiment que 7,4 millions de cas d’usurpation d’identité par an d’ici 2030 pourraient être liés au fait que les parents fournissent trop d’informations personnelles en ligne.
La technologie générative alimentée par l’IA aggrave encore le problème en permettant la reproduction réaliste de l’apparence et de la voix d’un enfant. Les prédateurs peuvent utiliser ces répliques pour développer des supports malveillants entièrement nouveaux ou manipuler des images existantes.
Pour protéger la vie privée des enfants et réduire les risques, les experts conseillent aux parents de ne partager les photos et le contenu des albums personnels qu’avec la famille et les amis en qui ils ont confiance, et d’éviter de les divulguer publiquement.
En outre, il est important d’encourager des conversations ouvertes et impartiales avec les enfants sur la sécurité en ligne. Comprendre l’importance de la confidentialité des informations privées et la permanence de son contenu en ligne l’aidera à naviguer dans le monde numérique de manière responsable.