D’après une étude américaine et l’Académie de médecine, la vitamine D pourrait atténuer la réponse inflammatoire de l’organisme à l’origine du syndrome de détresse respiratoire aigu qui caractérise les formes sévères et souvent létales de Covid-19.
La vitamine D pour se protéger du coronavirus ? Récemment, une étude réalisée par des chercheurs de l’université Northwestern (Etats-Unis), montrait que les patients atteints de la Covid-19 déficients en vitamine D avaient deux fois plus de risques de développer une forme grave de la maladie que les autres. Aujourd’hui, l’Académie nationale de médecine donne son avis sur le sujet. En effet, cette vitamine module le fonctionnement du système immunitaire en stimulant des macrophages et des cellules dendritiques et joue un rôle dans la régulation et la suppression de la réponse inflammatoire cytokinique à l’origine du syndrome de détresse respiratoire aigu qui caractérise les formes sévères et souvent létales de Covid-19. Toutefois, elle ne peut être considérée comme un traitement préventif ou curatif de l’infection due au SARS-CoV-2″, insiste-t-elle dans un communiqué paru le 23 mai.
Par conséquent, elle recommande de doser rapidement le taux de vitamine D sérique (c’est-à-dire la 25 OHD) chez les personnes âgées de plus de 60 ans atteintes de Covid-19, et d’administrer, en cas de carence, une dose de charge de 50.000 à 100.000 UI qui pourrait contribuer à limiter les complications respiratoires, et d’apporter une supplémentation en vitamine D de 800 à 1000 UI/jour chez les personnes âgées de moins de 60 ans dès la confirmation du diagnostic de Covid-19.
Le 17 avril, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait déjà publié des recommandations pour nous encourager à consommer de la vitamine D afin d’éviter un affaiblissement de notre système immunitaire en cette période de crise sanitaire. L’Anses rappelle l’importance de veiller à un apport suffisant en cette période de confinement mais aussi tout au long de l’année, notamment pour les personnes âgées, les personnes à peau mate voire foncée et les femmes ménopausées. En effet, une insuffisance prolongée pour ces populations entraine une santé osseuse fragile, augmentant alors les risques de fracture ainsi qu’une immunité affaiblie, notait-elle sur son site.
Des risques de fragilité osseuse et de fatigue
La vitamine D est réputée depuis longtemps pour ses nombreux bénéfices. Elle est notamment impliquée dans le fonctionnement du métabolisme osseux. En favorisant l’absorption intestinale du calcium et du phosphore, elle participe à la consolidation des os, à la bonne minéralisation des dents et au renforcement musculaire.
Si une personne présente une concentration sanguine en vitamine D inférieure à 20 nanogrammes par mL de sang, cela est considéré comme insuffisant. A partir d’un taux inférieur à 12 nanogrammes par ML de sang, on parle de carence. Comme évoqué par l’Anses, une carence en vitamine D peut notamment entraîner une perte osseuse fragiliser les os, ce qui peut conduire au rachitisme et favoriser le risque de fractures. Chez les personnes âgées, les douleurs et la faiblesse musculaire peuvent également entraîner des chutes. Enfin, une carence en vitamine D peut provoquer un grand état de fatigue général. Et ce, chez l’ensemble de la population.
Ne pas avoir recours à des compléments sans en parler à son médecin
La vitamine D est principalement présente dans le soleil. Aussi, il est recommandé de s’exposer mains, avant-bras et visage au moins quinze à vingt minutes chaque jour pour faire le plein. Pendant les périodes de faible ensoleillement, il est recommandé de consommer une ampoule de 100 000 unités tous les deux mois (ou 600 à 800 unités par jour) pour ne pas manquer de vitamine D. Mais, outre le soleil, cette dernière est également présente dans certains aliments, surtout gras. Elle est par exemple présente dans les poissons de type sardine, saumon ou maquereau, dans les abats, le jaune d’œuf, le beurre, la margarine, et le fromage.
Toutefois, comme pour toutes les bonnes choses, il ne faut pas abuser de la vitamine D. En effet, un surdosage peut entraîner une fragilisation des os. Il est donc recommandé de ne pas avoir recours aux compléments alimentaires sans avis préalable de son médecin. Le recours aux compléments alimentaires contenant de la vitamine D peut exposer à des apports trop élevés, ce qui peut provoquer une hypercalcémie — taux élevé de calcium dans la circulation sanguine — entraînant la calcification de certains tissus, et ainsi avoir des conséquences cardiologiques et rénales, expliquait ainsi l’Anses dans son communiqué du 17 avril.