Attendre trente secondes entre deux bouchées permet de réguler l’appétit. Chez les enfants qui respectent la règle au pied de la lettre, cela favorise même une perte de poids.
Une bouchée, 30 secondes puis une autre bouchée. Manger lentement, c’est un conseil que presque tous les enfants ont dû recevoir de la part de leurs parents. Peu l’appliquent, mais l’intérêt de cette technique est réel. Une étude, parue dans Pediatric Obesity, montre que cela permet de prévenir une prise de poids excessive.
54 adolescents mexicains, population très touchée par l’obésité, ont pris part à ces recherches. Un groupe de contrôle, aux caractéristiques similaires, a été utilisé pour observer l’impact de l’intervention sur le poids. L’objectif de l’étude était de réduire autant que possible la prise alimentaire avant que le cerveau n’envoie un signal de satiété.
Pour cela, les jeunes ont adopté la méthode lente : entre chaque bouchée, ils devaient attendre 30 secondes.
Un sablier leur a permis de mesurer très exactement ce laps de temps. « Le sablier représente plus un jeu. Nous avons d’ailleurs remarqué que les enfants se surveillaient entre eux. Si l’un d’entre eux oubliait, les autres le lui rappelaient », souligne Pedro Cabrales, co-auteur de l’étude.
Une perte de poids
En prenant le temps de réfléchir entre chaque bouchée, les adolescents mesurent mieux leur appétit, estiment les chercheurs. Ils comprennent donc mieux quand ils n’ont plus faim. En complément de cette stratégie, il a été demandé aux jeunes de boire un verre d’eau avant chaque repas et d’éviter de grignoter.
Les participants ont été séparés en deux groupes : ceux qui ont suivi les consignes, et ceux qui ne l’ont pas fait. Respecter la règle des 30 secondes a un intérêt réel : à un an, cela a permis une perte de poids de 3,4 à 4,8 %. Dans le groupe « non compliant », le poids a augmenté de 8,3 à 12,6 %. C’est plus que dans le groupe qui a servi de contrôle.
L’avantage de cette technique, c’est qu’elle est simple et qu’elle peut être maintenue sur le long terme sans trop d’effort. De plus, elle peut être intégrée à n’importe quel contexte culturel. Les Etats fédéraux mexicains ont visiblement été convaincus : les provinces du Michoacan, du Yucatan et de Veracruz ont demandé aux chercheurs d’enseigner la méthode dans leurs établissements.