Robert Mugabe porte des costumes à son effigie, c’est ce qui arrive après 37 ans de pouvoir

Robert Mugabe / AFP

Portraits, poings liés, Zanu… le dictateur zimbabwéen aime porter des vêtements chargés de symboles.

Robert Mugabe / AFP

Par défi, il avait un jour promis de fêter ses 100 ans au pouvoir. Le président du Zimbabwe Robert Mugabe, incarnation jusqu’à la caricature du despote prêt à tout pour perpétuer son règne, aura finalement renoncé en présentant sa démission mardi 21 novembre 2017.

Plusieurs jours après un coup de force de l’armée, le plus vieux chef d’Etat en exercice de la planète était acculé et n’avait guère de choix possibles. Il avait été sèchement écarté de la direction de son parti, la Zanu-PF, et faisait l’objet d’une procédure de destitution.

Accueilli en libérateur à l’indépendance en 1980, le camarade Bob a été progressivement lâché par les fidèles de son régime. L’épilogue d’un règne sans partage, marqué de dérives autoritaires, de répressions sanglantes… et de costumes singuliers, souvent ornés de détails symboliques, qui ont jalonné trente-sept ans de pouvoir et des 21 ans de son mariage avec la dispendieuse Grace Mugabe.

Né en 1924, Robert Gabriel Mugabe est décrit comme un enfant solitaire et studieux qui surveille son bétail un livre à la main. Séduit par le marxisme, il découvre la politique à l’université de Fort Hare, la seule ouverte aux Noirs dans l’Afrique du Sud de l’apartheid. En 1960, il s’engage dans la lutte contre le pouvoir rhodésien, blanc et ségrégationniste et fonde ce qui deviendra plus tard la Zanu-PF.

Après quatre ans de prison, il s’exile au Mozambique d’où il mène dès 1972, avec Joshua Nkomo, la lutte armée contre le régime blanc. Le 18 avril 1980, la Rhodésie, rebaptisée Zimbabwe, devient indépendante. Mugabe devient alors Premier ministre et troque les armes et le treillis militaire pour un costume plus conventionnel.

Lorsqu’il a pris les rênes de l’ex-Rhodésie dirigée par la minorité blanche, Robert Mugabe a séduit. Sa politique de réconciliation, au nom de l’unité du pays, lui vaut des louanges générales, particulièrement dans les capitales étrangères.

Vous étiez mes ennemis hier, vous êtes maintenant mes amis, lance l’ex-chef de la guérilla.

l offre des postes ministériels clés à des Blancs et autorise même leur chef, Ian Smith, à rester au pays. Bardé de diplômes, le révolutionnaire Mugabe apparaît comme un dirigeant modèle. En dix ans, le pays progresse à pas de géant: construction d’écoles, de centres de santé et de nouveaux logements pour la majorité noire.

Très tôt pourtant, le héros a la main lourde contre ses opposants.

Dictateur

Dès 1982, il envoie l’armée dans la province dissidente du Matabeleland, terre des Ndebele et de son ancien allié pendant la guerre, Joshua Nkomo. La répression, brutale, fait environ 20.000 morts. Mais le monde ferme les yeux.

Il faudra attendre les années 2000, ses abus contre l’opposition, des fraudes électorales et surtout sa violente réforme agraire pour que l’idylle s’achève.

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