Quand Jupiter Macron affronte la malédiction de l’impopularité présidentielle

Emmanuel Macron / (Crédits : Jean-Paul Pelissier)

Selon le baromètre Ifop-JDD de dimanche, Emmanuel Macron subit une chute de popularité de dix points par rapport à juin. En trois mois, il perd huit points de popularité. Avant lui, sur cette même période, seul Jacques Chirac avait fait pire en 1995.

Emmanuel Macron / (Crédits : Jean-Paul Pelissier)

Même Jupiter n’échappe pas à la malédiction de l’Elysée. Bien sûr, ce n’est pas encore un effondrement. Avec 54% de popularité en juillet, Emmanuel Macron conserve un socle de confiance important. Mais l’état de grâce, si tant est qu’il y en ait eu un, c’est fini. Selon le baromètre Ifop pour le JDD, l’indice de satisfaction du président de la République tombe à 54%, en recul de dix points par rapport au mois de juin. L’alerte est donc sérieuse : c’est la plus forte baisse enregistrée en trois mois après l’élection depuis Jacques Chirac en 1995, note le JDD. Quand il a été élu Président en mai, 62% des Français étaient satisfaits d’Emmanuel Macron ; en juin, ils étaient 64%. Désormais, le chef de l’Etat s’approche dangereusement du seuil des 50% de satisfaits.

« Le baromètre réalisé par l’Ifop pour le JDD sonde depuis 1958 la cote de popularité de chaque Président. Trois mois après le début de leur mandat, tous ne se sont pas trouvés dans la même situation qu’Emmanuel Macron », relève le JDD. Ainsi, Nicolas Sarkozy a bénéficié d’un état de grâce prolongé en 2007, avant que la crise financière ne se manifeste. A son élection, en mai 2007, 65% des personnes interrogées étaient satisfaites de Nicolas Sarkozy.  En août 2007, sa popularité augmentait même d’un point, pour s’établir à 66%.

La malédiction des trois premiers mois

Dans l’histoire de ce baromètre, une forte chute de popularité en début de mandat n’est cependant pas inédite. Tous les autres présidents de la Ve République ont  connu un trou d’air dans les trois mois, contrecoup de la victoire. En 1966, la popularité de Charles de Gaulle a reculé de cinq points (de 61% à 56%) en trois mois, deux ans avant 1968. François Mitterrand aussi a affronté le désenchantement, après sa première élection en mai 1981, passant de 54% à 47% en juillet (-7 points). Sept ans plus tard, en 1988, après sa réelection, « tonton » passera brutalement de 54% à 49% (-5 points) en trois mois. Le prédécesseur d’Emmanuel Macron, François Hollande, lui, a vu sa cote de popularité baisser de cinq points en trois mois, de 61% à 56%.

Le cas Chirac est plus spectaculaire. Populaire lors de sa première élection, celui qui a survécu à la guerre des droites contre Edouard Balladur par une campagne très à gauche a connu la plus forte baisse de l’histoire du baromètre Ifop après trois mois de mandat : 59% des Français l’appréciaient le mois de son élection, ils n’étaient plus que 39% trois mois plus tard (-20 points), signe d’un désenchantement qui culminera avec la victoire de la gauche aux élections législatives anticipées. Ce qui ne l’a pas empêché, sept ans plus tard, après une longue cohabitation avec Lionel Jospin et une victoire à la Pyrrhus contre Jean-Marie Le Pen, de voir sa cote de popularité remonter, à 51% en mai 2002 et même de connaître une hausse à 53% en juillet de la même année.

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