La leader d’extrême droite faisait sa pré-rentrée ce vendredi à Châlons-en-Champagne. Ces dernières années, c’est en Haute-Marne que Marine Le Pen avait l’habitude de faire sa rentrée politique.
Mais puisque le maire de Brachay a décidé de rejoindre Florian Philippot, la présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN) a du trouver un autre lieu de rentrée. Avant un premier discours dans quelques jours à Fréjus, c’est dans la Marne voisine que la députée du Pas-de-Calais a fait sa première sortie publique depuis plusieurs semaines.
En visitant la foire de Châlons-en-Champagne, la leader d’extrême droite a donné une explication toute simple à son silence prolongé durant l’été, y compris pendant la difficile rentrée d’Emmanuel Macron. J’étais comme vous, en vacances, a-t-elle lancé aux journalistes qui la suivaient en Champagne.
Au-delà de la boutade, il y une réalité moins agréable pour son parti. Depuis sa maison des Pyrénées-Orientales où elle a, selon Paris Match, passé ses vacances, Marine Le Pen a surtout dû gérer la crise financière du Rassemblement national causée par la décision de justice de geler une partie des subventions publiques. En attendant la décision d’appel prévue fin septembre, le RN a du faire face aux conséquences du manque d’argent.
Permanences en sursis
Le Parisien et France Inter ont affirmé qu’un tiers des permanences avaient dû être fermées dans les départements et qu’un plan social était à l’étude.
Marine Le Pen a affirmé qu’elle n’aurait pas besoin de recourir à ces solutions radicales si la justice revient sur sa décision prise avant l’été. Dans le cas contraire, il faudra bien agir. Nous nous battrons! Même si nous devons défendre nos idées sans locaux, sans salariés, nous le ferons avec le cœur! Nous savons mener notre combat politique avec zéro moyen, pour l’avoir fait par le passé, insiste-t-elle dans L’Est Eclair.
Le combat politique de l’année sera les élections européennes du printemps 2019. Au moment où il y a une véritable révolution démocratique en Europe qui émerge, pour la première fois en réalité dans l’histoire on a la possibilité de faire basculer la majorité qui existe au Parlement européen et donc mettre un coup d’arrêt à cette Union européenne qui est objectivement délétère, a-t-elle déclaré, jetant un oeil sur les élections législatives de ce dimanche en Suède, où l’extrême droite pourrait réaliser un score inédit.
Macron panique
Nous sommes susceptibles de faire un véritable carton aux élections européennes, a-t-elle insisté plus tard, car Emmanuel Macron va être obligé de dévoiler ses cartes, et d’expliquer qu’il est effectivement un européiste convaincu qui plaide pour l’aggravation de tous les maux qui aujourd’hui frappent les Français, a-t-elle jugé.
Alors que le président français avait dénoncé en juin la lèpre qui monte en Europe et assume le rôle d’opposant principal aux nationalistes que lui a décerné le Premier ministre hongrois Viktor Orban, Marine Le Pen a jugé qu’il est déjà parti en pré-campagne avec une agressivité et une violence absolument inouïes qui sont la démonstration d’une véritable panique.