Les anti-Macron espèrent des marées populaires à travers la France

Des marées populaires avec des dizaines de milliers de personnes sont attendues samedi à Paris et en province, à l’appel inédit d’une soixantaine de syndicats, partis politiques et associations, pour protester contre la politique d’Emmanuel Macron, qui répond par avance que ça ne l’arrêtera pas.

Le président Emmanuel Macron | AFP / Ludovic MARIN

Cette super fête à Macron, dixit Jean-Luc Mélenchon confiant dans une mobilisation massive, est organisée par Attac et la fondation Copernic, réunissant la gauche de la gauche (La France insoumise mais aussi PCF, EELV, Générations, NPA…) ainsi que des syndicats (CGT, Solidaires, Syndicat de la magistrature, Sud PTT, Unef…) et associations (Les Amis de la terre, Mouvement de la paix, La santé n’est pas une marchandise…).

Lutte ouvrière, qui appelle également à manifester hors de l’appel unitaire, plaide pour un nouveau Mai-68 contre la politique de l’exécutif.

A Paris, la manifestation, sans cortège de tête peut-être pour éviter de heurter les susceptibilités, partira en début d’après-midi de la Gare de l’Est direction Bastille, en passant par République. Comme pour la fête à Macron du 5 mai, un char ouvrira la manifestation, suivi d’un cortège citoyen, puis de syndicats, associations et, finalement, partis.

D’autres défilés sont au menu en France, notamment à Marseille avec Jean-Luc Mélenchon.

À Lyon, dans une ambiance de guinguette et avec 1.200 personnes selon la police, une jeune postière invitait les manifestants à écrire des cartes postales au président de la République. Ce mouvement peut servir à enraciner les convictions des gens. Mais (…) que le président change d’opinion, faut pas rêver, a lâché à l’AFP Thierry Soulard, ancien magistrat.

Il était un petit Macron, il était un petit Macron, qui n’avait ja-ja-jamais galéré…, chantait à Grenoble le cortège de manifestants, 1.900 selon la police. Faisons dérailler le gouvernement, pouvait-on y lire sur une banderole. On vient pour exprimer un ras-le-bol général, expliquait Hugo, bibliothécaire de 28 ans, le service public est en déliquescence, les hôpitaux disparaissent, la culture aussi.

Derrière des pancartes appelant à sortir des traités européens ou réclamant l’égalité, la justice sociale et la solidarité, entre 2.000 et 4.000 personnes, selon la police ou les organisateurs, se sont réunies à Montpellier.

La manifestation du 5 mai, à l’initiative du député Insoumis François Ruffin, avait, sans bataillons CGT, rassemblé entre 40.000 et 160.000 personnes, selon les sources.

A l’inverse de la centrale de Montreuil, l’Unsa, la CFDT et FO ont refusé de participer aux défilés samedi, comme le PS.

Il y a un moment social qu’il faut respecter. Et puis il y aura un moment politique (…) A trop vouloir confondre les moments, à trop faire craindre le risque de récupération, on n’aide pas le mouvement social, justifie Olivier Faure, Premier secrétaire du PS.

Nous ne faisons jamais de politique (…) nous restons sur un champ syndical, justifie Pascal Pavageau, nouveau patron de FO.

Malgré ces absences, la gauche de la gauche a salué vendredi l’unité syndicats-partis-associations, estimant que le rapport de force avec le chef de l’Etat continue.

Regarder par la fenêtre de son palais

Macron est en train de se construire comme chef de la droite, c’est un mélange très intime de Sarkozy et de Giscard, a affirmé M. Mélenchon vendredi à Marseille. Le mouvement social n’a pas désarmé, s’est-il également félicité, tout en dépeignant le chef de l’Etat en stratège déterminé et rusé.

Que Jean-Luc Mélenchon promette une marée humaine, ça ne nous arrête pas, a cinglé Emmanuel Macron depuis Saint-Pétersbourg, où il était en déplacement.

J’écoute les gens en permanence mais ça ne veut pas dire être la girouette de l’opinion publique et donc j’assume de ne pas présider à la lumière des sondages ou des manifestations parce qu’on l’a trop fait, a ajouté Emmanuel Macron, assurant que ceux qui veulent manifester pour bloquer le pays ne le bloqueront pas.

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a rétorqué samedi sur France Inter que le président de la République devrait regarder par la fenêtre de son palais pour voir la vraie vie car il a du mal à entendre le mécontentement social.

Il est déterminé, Macron, mais on est déterminés aussi, assure le porte-parole du NPA Olivier Besancenot, pour qui une victoire serait par exemple d’obtenir le retrait de Parcoursup ou de la réforme du rail.

Pour le numéro un communiste Pierre Laurent, face à un pouvoir arrogant, nous sommes de plus en plus nombreux pour faire entendre une exigence de changement de cap social.

Alexis Corbière, député LFI, espère que ce rassemblement prélude, peut-être, une autre journée de mobilisation en juin.

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