Dans le cadre de la journée internationale de lutte contre l’homophobie, des associations proposent avec légèreté un traitement médical imaginaire: une pastille contre les insultes et les violences envers les homosexuels.
«Pour vous aider à lutter au quotidien contre les symptômes de l’homophobie latente ou du syndrome du «je-ne-ne-suis-pas-homophobe-mais…» prenez un Homophobiol! Pour la 11e année consécutive, le 17 mai est une journée dédiée à la lutte contre l’homophobie et la transphobie sur tous les continents. À cette occasion, les associations française Aides et belge ExAequo, qui soutiennent la recherche contre le VIH et les maladies virales, proposent une campagne de sensibilisation humoristique: la sortie du médicament Homophobiol et d’un patch, certifiés comme étant «le premier traitement contre l’homophobie».
Une autre association, Sos-homophobie, publiait à l’occasion de la journée internationale de lutte contre l’homophobie un rapport annuel sur les violences causées aux homosexuels, bisexuels et transexuels. le rapport précise que les témoignages de victimes d’homophobie ont progressé d’environ 5,5% chaque année au cours des vingt dernières années (sans compter l’année 2013 où les chiffres ont presque doublé). Pour lutter contre ces agressions et les dénoncer, plusieurs actions sont aussi lancées par d’autres associations, notamment en France, pour témoigner des difficultés de vivre son homosexualité et du phénomène d’exclusion au sein de la société.
Un problème dans la société française
Dans chaque boîte du «médicament» Homophobiol, l’association Aides glisse un bonbon et un patch, en réalité un tatouage provisoire aux couleurs de l’arc-en-ciel devenu le symbole de la défense des homosexuels. «Nous avons décidé cette campagne avec Exaequo, en Belgique, et ensemble nous allons diffuser notre médicament et son patch largement, ça s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de lutte contre l’homophobie mais ça devrait s’étaler. On a surtout envoyé le médicament à des parlementaires français bien connus, espérons qu’ils réagissent…! Des équipes d’Aides en ont aussi distribué à Paris et dans toutes nos antennes», explique Christian Andreo, le directeur délégué d’Aides interrogé par Le Figaro.
«Toutes les formes de discriminations homophobes ont un impact sur la santé des homosexuels et leur capacité à s’affirmer» précise Christian Andreo. L’objectif de cette campagne, placée sous l’angle de l’humour, est donc de rappeler l’actualité de «la question de l’inclusion des personnes homosexuelles dans la société, de leur capacité à en parler à leur médecin». Le directeur délégué de l’association explique en effet que certains homosexuels sont forcés de prendre contact avec Aides pour connaître les coordonnées de médecins dits «gay-friendly». «C’est signe qu’il y a encore un vrai problème dans la société française», témoigne ce militant très engagé dans la défense des droits des homosexuels.