Michel Platini est dans la tourmente depuis la révélation d’un paiement de 2 millions de francs suisses (1,84 million d’euros), en 2011, promis par celui qui en occupe le poste depuis 1998, Joseph Blatter. Alors qu’il est suspendu pendant 90 jours par le Comité d’éthique le la Fédération internationale de football (Fifa), la commission électorale a décidé de ne pas examiner sa candidature en vue des prochaines élections de l’instance du football mondial prévue le 26 février 2016.
A Zurich, mardi 20 octobre, le comité exécutif de la Fifa a maintenu l’élection présidentielle au 26 février prochain, sans fermer la porte à Michel Platini. Mais les choses s’avèrent encore plus compliquées pour l’ancien international français qui est dans une course contre-la-montre pour tenter de faire taire ses détracteurs et mettre un terme à sa suspension de 90 jours. En cause, un paiement controversé de 2 millions de francs suisses, reçus en 2001 de Joseph Blatter, le patron de la Fifa.
L’examen de sa candidature à la présidence de la Fifa repoussé
Si le 8 octobre dernier, quelques heures avant sa suspension, Michel Platini a pris soin de déposer sa candidature à la Fifa, la commission électorale a décidé de ne pas examiner sa candidature avant la fin de sa suspension le 5 janvier 2016. En repoussant l’examen de sa candidature, la commission électorale met de fait Michel Platini un peu plus sur la touche. Avant ces affaires, selon les spécialistes, Michel Platini bénéficiait d’un « boulevard » dans la course à la succession de Joseph Blatter, président de la Fifa depuis 1998. Aujourd’hui, il est dans une impasse.
Si la commission électorale avait validé son dossier, Michel Platini aurait pu préparer sa campagne. Platini a comme espoir, que les procédures intentées devant la chambre de recours de la Fifa et du Tribunal arbitral du sport permettent la levée de sa suspension. « La Fifa a pris une bonne et sage décision dans la mesure où elle reconnaît que Michel Platini est un candidat à part entière et lui donne le temps d’exercer les voies de recours qui lui permettront de faire valoir ses droits », dit son avocat. L’ancien joueur de l’AS Saint-Étienne reste encore en course, mais est de plus en plus fragilisé.
Une possible « falsification des comptes »
En effet, ce mercredi 21 octobre, Michel Platini est visé par de nouvelles accusations avec une possible « falsification des comptes », évoquée par un haut dirigeant de la fédération internationale. L’ancien meneur de jeu de la Juventus est pointé du doigt par
Domenico Scala, président de la commission d’audit et de conformité et de la commission électorale de la Fifa, dans un entretien au Financial Times. « Les deux parties (Michel Platini et Joseph Blatter) reconnaissent qu’elles ont passé un accord à propos des deux millions de francs suisses (1,8 million d’euros), mais cette somme n’est jamais apparue dans les comptes de la Fifa avant le paiement effectif (en février 2011) », affirme-t-il en parlant de « manquement grave ». Il poursuit : « Les deux parties étaient membres du Comité exécutif de la Fifa et approuvaient en connaissance de cause chaque année les bilans financiers qui étaient donc faux, (…) cela pourrait être considéré comme une falsification des comptes de la Fifa. » Domenico Scala balaye les explications des deux hommes sur la raison de ce paiement décalé de neuf ans pour des travaux de conseiller de Platini, effectués entre 1999 et 2002.
Michel Platini pourrait-il reprendre sa campagne le 5 janvier, une fois sa suspension levée ? « En théorie la réponse est oui », a reconnu M. Scala, toujours au Financial Times, avant d’ajouter qu’il devrait cependant « passer par tout le processus (électoral), y compris par un contrôle de son intégrité ». Le commission d’éthique assure qu’elle « fera tout ce qui est en son pouvoir » pour rendre son jugement sur Joseph Blatter et Michel Platini d’ici la fin de leur suspension.