Face à la timide réaction de l’Université d’Oxford sur Tariq Ramadan, elle lance une pétition

Tariq Ramadan /

La prestigieuse université maintient l’auteur dans ses fonctions de membre associé car les plaintes pour viol n’ont pas été déposées sur le sol britannique

Tariq Ramadan / Stephane Mahe / Reuters

L’affaire Tariq Ramadan atteindra-t-elle la Grande-Bretagne? Une pétition lancée par une militante britannique des droits des femmes, Aïcha Ali-Khan, demande à ce que Tariq Ramadan soit suspendu de ses fonctions à l’Université d’Oxford.

La jeune femme l’a annoncé dans un tweet dimanche 5 novembre. Tariq Ramadan est membre associé de la faculté de théologie de l’Université d’Oxford. D’après le site de l’université, il y donne un cours intitulé Éthique islamique contemporaine. Cette chaire serait financée par le Qatar, d’après Marianne.

S’il vous plaît, signez ma pétition demandant à l’université d’Oxford de suspendre Tariq Ramadan jusqu’à ce que les allégations d’agressions sexuelles aient fait l’objet d’une enquête approfondie.

J’ai tout de suite cru Henda Ayari

Aïcha Ali-Khan s’est lancée dans cette pétition parce qu’elle est persuadée de la véracité des faits reprochés à Tariq Ramadan.

Quels sont ces faits? Après le dépôt de plainte par deux femmes en France, pour viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort, les témoignages anonymes de plusieurs autres femmes ont émergé. Enfin, une enquête de la Tribune de Genève a recueilli le témoignage de jeunes filles mineures à l’époque des faits, également agressées lorsque Tariq Ramadan enseignait dans les collèges suisses.

Au HuffPost, cette militante féministe musulmane confie: Lorsque j’ai appris la plainte déposée par Henda Ayari, j’ai su qu’elle disait la vérité, et ce pour deux raisons. La première c’est qu’une femme musulmane rencontre tellement de difficultés, liées à sa culture familiale et à l’honneur du père qu’il ne faut pas bafouer en rendant publics les agressions sexuelles, que lorsqu’une femme se lance là-dedans, elle ne peut le faire légèrement, surtout quand il s’agit d’une personne célèbre et vénérée. Moi-même, j’ai enduré les pires choses quand j’ai déposé plainte contre le député avec lequel je travaillais à la Chambre des Communes. J’ai vécu cinq années de procédures harassantes.

Je connaissais sa réputation

Ensuite, j’avais déjà entendu parler de Tariq Ramadan, je connaissais sa réputation, continue la jeune femme, enseignante dans le secondaire. Pour être précise, en 2011, je voulais me rendre à l’une de ses conférences sur le sol britannique. Mon ex-mari policier qui officiait à Londres m’a alors conseillé de ne pas y aller. Selon lui, une plainte avait été déposée contre lui en 2008 pour viol. Mais la plaignante étant repartie dans son pays, l’enquête n’avait pu aboutir. Quand j’ai su pour Henda Ayari, je lui ai tout de suite apporté mon soutien.

Prête à aider par tous les moyens celle qui a porté plainte, Aïcha Ali-Khan a demandé des comptes à l’Université d’Oxford. Je trouve incroyable qu’il puisse continuer à donner ses cours comme si de rien n’était, alors que de graves allégations pèsent contre lui. Certains de nos parlementaires ont dû démissionner pour moins que ça.

Oxford ne veut pas suspendre Ramadan

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