Deux études démontent le paradoxe de l’obésité

Le paradoxe de l’obésité est une théorie selon laquelle le surpoids serait un bienfait pour la santé du coeur. Deux études la contredisent.

Quelques travaux controversés assuraient que l’obésité pouvait être associée à une meilleure espérance de vie. © VALINCO/SIPA

 

Deux études, dont une britannique publiée le 16 mars 2018, mettent à mal la théorie controversée du paradoxe de l’obésité, selon laquelle le surpoids pourrait être un bienfait pour la santé du cœur. La première, britannique, parue dans la revue European Heart Journal a porté sur les dossiers médicaux de près de 297.000 adultes, entre 2006 et 2010. Les chercheurs de l’Université de Glasgow ont montré une corrélation entre le surpoids, mesuré grâce à l’indice de masse corporelle (IMC) et au tour de taille, et le risque de maladie cardiovasculaire. L’IMC des personnes courant le moins ce risque est aux environs de 22 à 23, ce que les médecins appellent une corpulence normale. Au-delà, le risque augmente, plus rapidement chez les femmes que chez les hommes.

Un risque qui augmente plus rapidement chez les femmes

La seconde, américaine celle-là, publiée fin février dans JAMA Cardiology, avait abouti aux mêmes conclusions. Elle établissait aussi une corrélation entre la corpulence de plus de 190.000 personnes, mesurées entre 1964 et 2015, et leurs maladies cardio-vasculaires. Par rapport à des individus à l’IMC normal (défini comme étant compris entre 18,5 et 24,9), les risques d’incident cardio-vasculaire au cours de la vie ont été plus élevés, chez les adultes d’âge moyen, pour les personnes en surpoids ou obèses, écrivaient les chercheurs des universités Northwestern à Chicago et Texas Southwestern à Dallas.

Quelques travaux controversés assuraient à l’inverse que l’obésité pouvait être associée à une meilleure espérance de vie, surtout chez les personnes âgées. L’explication des observations faites par les tenants de ce supposé paradoxe de l’obésité pourrait venir, selon les auteurs britanniques, de facteurs qu’ils ont négligés. Par exemple, les fumeurs peuvent avoir un poids plus faible puisque le tabagisme diminue l’appétit (…) Une raison pourrait être que certaines personnes ont des maladies non diagnostiquées, qui peuvent souvent leur faire perdre du poids mais augmentent aussi la probabilité de mourir prématurément, ont-ils avancé. À état de santé égal, quand on est dans la zone du surpoids ou de l’obésité, perdre quelques kilos ou plus si possible ne fera qu’améliorer la santé, a souligné une professeure de médecine, Stamatina Iliodromiti.

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