Début du Super Tuesday des démocrates, moment de vérité pour Sanders, Biden et Bloomberg

Le Super Tuesday, c’est parti: 14 Etats américains votent pour départager le favori Bernie Sanders et l’ancien vice-président Joe Biden, qui a le vent en poupe après avoir rassemblé le camp modéré dans la course à la Maison Blanche.

Les candidats à la primaire démocrate Joe Biden (gauche) et Bernie Sanders (droite) |AFP/Archives / JIM WATSON, RINGO CHIU

La super journée électorale de mardi devrait permettre de savoir si le sénateur socialiste a pris une avance insurmontable pour aller défier Donald Trump à la présidentielle de novembre, ou si l’ex-bras droit de Barack Obama parvient à le rattraper. Avec une inconnue: l’entrée en lice du milliardaire Michael Bloomberg qui, après avoir fait l’impasse sur les quatre premiers scrutins, pourrait priver Joe Biden d’une partie du vote centriste.

Quoi qu’il en soit, c’est une bataille entre septuagénaires qui se joue.

C’est le jour J, a lancé Joe Biden sur Twitter au démarrage du vote dans ces Etats très divers, dont la Californie, le Texas, la Caroline du Nord ou la Virginie qui attribuent un grand nombre des délégués nécessaires pour décrocher l’investiture.

Les premiers bureaux de vote fermeront à 00H00 GMT mercredi, mais les résultats s’étaleront sur toute la nuit.

Longtemps ultrafavori mais handicapé par de piteux résultats lors des premiers votes, Joe Biden a réussi une remontée exceptionnelle en remportant largement la Caroline du Sud et son vote afro-américain jugé indispensable pour tout prétendant démocrate.

Promesse de révolution

Dans la foulée, il a engrangé lundi le soutien de trois ex-candidats: le jeune Pete Buttigieg, révélation des primaires, la sénatrice Amy Klobuchar, populaire dans le Midwest, et le Texan Beto O’Rourke.

Que vous ayez soutenu Pete, Amy, Beto ou tout autre candidat, sachez qu’il y a une maison pour vous dans cette campagne, a assuré le modéré de 77 ans, qui n’a pas caché son émotion lors d’un meeting lundi soir au Texas, entouré de ses nouveaux soutiens.

Il me fait penser à mon fils, Beau, mort d’un cancer au cerveau, a-t-il dit au sujet de Pete Buttigieg, 38 ans, lui promettant un brillant avenir.

Joe Biden s’est présenté comme l’homme de la garantie de résultats face à la promesse de révolution.

Car tous espèrent que leur désistement lui permettront de faire barrage à Bernie Sanders, super-favori grâce à un démarrage en fanfare.

Ce n’est pas un secret, il y a un effort massif pour stopper Bernie Sanders, a martelé lundi ce dernier, promettant de combattre l’establishment démocrate effrayé par ses idées très à gauche.

Pas d’abandon pour Bloomberg

Bernie a toujours eu face à lui cette énorme bataille. S’il décroche l’investiture ce serait énorme, confie à l’AFP une de ses supportrices, Jessica Chadwell, 24 ans, dans son fief du Vermont.

Les thèmes qu’il porte comme l’assurance-maladie universelle se sont peu à peu imposés à tous les candidats démocrates, de manière plus ou moins radicale.

Nous avons besoin d’identifier les sujets qui nous unissent en tant que pays, et la couverture médicale en est un, dit Rafael Roger, dentiste de 61 d’origine cubaine, en votant dans un site de Los Angeles avec vue imprenable sur l’océan Pacifique.

Electrice de Joe Biden parce qu’il faut battre Trump, Cindy Eleanor, 75 ans, balaie d’un revers de la main la nouveauté du Super Tuesday: Mike Bloomberg. Ce n’est pas un démocrate! Le seul fait d’être d’accord avec moi sur l’encadrement des armes à feu n’en fait pas quelqu’un qui partage toutes les valeurs démocrates, estime-t-elle.

Vote pour les primaires démocrates à l’école Belvedere à Falls Church, en Virginie (USA), le 3 mars 2020

L’ex-maire de New York et son demi-milliard de dollars dépensé en publicités de campagne assure pourtant être le seul capable de battre le milliardaire républicain — malgré deux premiers débats ratés.

Une contreperformance de sa part laisserait à l’ancien vice-président un boulevard au centre, seul modéré face à au socialiste revendiqué Bernie Sanders, dans un pays où ce terme évoque encore à certains des relents de Guerre froide et de communisme.

Mais à Miami, déjà projeté vers le vote en Floride prévu le 17 mars, Mike Bloomberg a exclu de se retirer. Pourquoi ne demandez-vous pas à Joe s’il entend se retirer?, a-t-il répondu aux journalistes, visiblement agacé.

Les votes de mardi, d’un bout à l’autre de l’Amérique, vont permettre de distribuer plus d’un tiers des délégués nécessaires à l’investiture finale lors de la convention démocrate de juillet.

Les sondages pour ce Super Mardi sont favorables à Bernie Sanders, en tête notamment en Californie, au Texas et en Virginie.

La Caroline du Nord penchait du côté de Joe Biden.

Mike Bloomberg et la sénatrice classée à gauche Elizabeth Warren semblaient moins susceptibles de remporter un Etat.

Donald Trump, qui aime s’immiscer dans la campagne démocrate, affirme que les dés sont pipés en défaveur de Bernie Sanders. Et attaque ses autres adversaires à grand renfort de sobriquets.

Mini Mike Bloomberg ne se remettra jamais de ses débats marqués par l’incompétence, a-t-il tweeté mardi matin, après avoir avoir jugé que Joe l’endormi ne sait même plus où il est ni ce qu’il fait.

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