Coronavirus: Trump appelle à la rébellion contre le confinement, 150.000 morts dans le monde

Le président américain Donald Trump a appelé samedi à la rébellion contre le confinement, semant la consternation alors que son pays est devenu le premier foyer mondial de la pandémie de coronavirus avec près du quart des 154.000 morts recensés sur la planète.

Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche, le 17 avril 2020. | AFP / JIM WATSON

Libérez le Minnesota!, Libérez le Michigan!, Libérez la Virginie, a-t-il tweeté alors que des militants parfois armés s’apprêtaient à défier samedi les autorités de ces Etats démocrates en se rassemblant dans les rues.

Le président américain Donald Trump a appelé samedi à la rébellion contre le confinement, semant la consternation alors que son pays est devenu le premier foyer mondial de la pandémie de coronavirus avec près du quart des 154.000 morts recensés sur la planète.

Pendant que plus de la moitié de l’humanité reste à domicile afin de limiter la propagation du Covid-19, Donald Trump a ouvertement appelé à braver les règles de confinement.

Libérez le Minnesota!, Libérez le Michigan!, Libérez la Virginie, a-t-il tweeté alors que des militants parfois armés s’apprêtaient à défier samedi les autorités de ces Etats démocrates en se rassemblant dans les rues.

Et sauvez votre formidable deuxième amendement. Il est assiégé!, a ajouté Donald Trump, en référence au droit des Américains à porter des armes.

Le président américain a par ailleurs renouvelé ses attaques contre la Chine, qu’il accuse d’avoir dissimulé la gravité de la pandémie et de ne pas révéler le véritable décompte de ses morts. Le président français Emmanuel Macron et le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, ont eux aussi mis en doute la transparence de Pékin.

Craintes de violences

Avec près de 3.000 morts par jour et plus de 37.000 décès au total, les Etats-Unis sont devenus le pays le plus durement touché par la pandémie partie fin 2019 de Wuhan, en Chine.

Les dirigeants mondiaux font face à un double défi sanitaire et économique: une récession sans précédent depuis 1929 menace, a prévenu le Fonds monétaire international (FMI).

Touchés de plein fouet en l’absence de dispositifs de protection sociale, des millions d’Américains sont contraints de se tourner vers les banques alimentaires.

Nos employés sont à bout, décrit Dan Flowers, le responsable d’une banque alimentaire de l’Ohio. Ils travaillent tellement dur. On aimerait bien en voir la fin.

Dans ce contexte, le gouverneur démocrate de l’Etat de Washington, Jay Inslee, s’est indigné des tweets présidentiels car ils encouragent, selon lui, des actes dangereux et illégaux.

Il met des millions de personnes en danger d’attraper le Covid-19. Ses tirades déséquilibrées et ses appels à +libérer+ des Etats pourraient aussi mener à des violences, a-t-il tweeté.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a par ailleurs indiqué samedi que son pays et les Etats-Unis avaient décidé de maintenir close pendant un mois supplémentaire leur frontière commune, fermée depuis plus de trois semaines.

Avec plus de 190 pays et territoires touchés, la pandémie a gagné l’ensemble de la planète.

La barre des 1.000 morts officiellement recensés a été franchie en Afrique, dont les trois quarts en Algérie, en Egypte, au Maroc et en Afrique du Sud.

Or il manque toujours 44 milliards de dollars pour financer la lutte immédiate contre la crise sanitaire et économique en Afrique, ont estimé la Banque mondiale et le FMI.

Plus isolée sur Terre

Au Brésil, la situation sanitaire apparaît particulièrement préoccupante dans les favelas.

Il y a de grands risques de propagation du virus dans la favela, environ 40 à 50% des tests qu’on fait ici sont positifs, s’alarme Tiago Vieira Koch, un directeur de clinique qui intervient à Rocinha, à Rio, la plus grande favela du Brésil.

C’est une planète en plein confinement qu’ont ainsi retrouvée vendredi deux astronautes américains et un cosmonaute russe, premiers à avoir quitté la Station spatiale internationale (ISS) depuis que l’OMS a déclaré en mars la pandémie.

Je pense que je me sentirai plus isolée sur Terre qu’ici, a tweeté l’une des astronautes, Jessica Meir, avant de quitter l’ISS.

Une semaine après les catholiques et les protestants, le monde orthodoxe vit à son tour un week-end pascal confiné, les fidèles roumains étant par exemple appelés à le célébrer depuis leur balcon.

En Russie, encore au stade préliminaire de la pandémie avec seulement 32.000 cas recensés, le Patriarcat de Moscou a recommandé de célébrer Pâques à la maison, sans se rendre à l’église. Mais de nombreux lieux de culte resteront ouverts.

En Malaisie, un habitant a eu l’idée d’effectuer des rondes nocturnes, déguisé en fantôme, pour inciter ses concitoyens à rester confinés.

Je regardais les infos et comme je voyais que de plus en plus de gens mouraient, j’ai décidé de faire peur aux habitants, a expliqué Muhammad Urabil à l’AFP.

Les Stones en mondovision

En Europe, quelques pays se sont engagés dans la voie d’un prudent déconfinement comme l’Autriche ou le Danemark. Berlin a jugé la pandémie désormais sous contrôle en Allemagne, qui apparaît comme le grand Etat européen à avoir le mieux géré la crise (moins de 4.000 morts), grâce notamment à un large recours aux tests.

Le pays compte rouvrir prochainement ses magasins, et à partir du 4 mai écoles et lycées. Il fabriquera à partir d’août quelque 50 millions de masques par semaine, selon les autorités.

Mais pour l’OMS, la pandémie est loin d’être jugulée, avec des chiffres constants ou accrus dans l’est de l’Europe et au Royaume-Uni, où le gouvernement a décidé de prolonger le confinement pour au moins trois semaines.

En Croatie, les autorités ont annoncé samedi la prolongation jusqu’au 4 mai des mesures de confinement imposées depuis le 19 mars.

Après les Etats-Unis, l’Italie (22.745 morts), l’Espagne (20.043), la France (18.681) et le Royaume-Uni (15.464) sont les pays les plus durement frappés. Le chiffre britannique n’inclut pas les morts en maisons de retraite, estimés à 7.500.

En signe d’unité mondiale dans la lutte contre le Covid-19, une brochette de stars mondiales, des Rolling Stones à Celine Dion en passant par Taylor Swift et Billie Eilish, devaient donner samedi un concert virtuel diffusé partout dans le monde.

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