Donald Trump sait-il lire entre les lignes? Daniel Kammen sait, lui, manier les figures de style, et ce même dans sa lettre de démission au président des États-Unis.
Cet envoyé spécial du département d’État pour la science a préféré partir de son poste de conseiller climatique auprès du gouvernement à cause des propos tenus par Donald Trump après Charlottesville. Il lui a donc envoyé une lettre annonçant son départ, avec une petite surprise cachée à l’intérieur.
Dans un poste Twitter, publié mercredi 23 août, le conseiller, élu sous la présidence Obama, a rendu cette lettre publique. Il y explique notamment que son échec à condamner les suprémacistes blancs et les néo-nazis, ainsi que ses remarques sur les violences raciales en Virginie, avaient attaqué les valeurs fondamentales des États-Unis et que cela a des ramifications nationales et internationales. La publication a été aimée par 95.000 personnes et retweetée 34.000 fois en moins de 24 heures.
Les actes et les mots sont importants, écrit-il. Continuer dans mon rôle sous votre administration serait incompatible avec les principes du serment d’allégeance des États-Unis que je respecte. (…) Ce qui me dérange particulièrement est de voir comment votre réponse à Charlottesville est cohérente avec un comportement plus large qui permet le sexisme et le racisme, et méconnaît le bien-être de tous les Américains, de la communauté mondiale et de la planète. Vos décisions d’abandonner les opportunités de leadership et les avantages pour la création d’emplois sur l’Accord de Paris, et de nuire à la recherche sur l’énergie et l’environnement, ne sont pas acceptables pour moi… Vos actions à ce jour vont malheureusement nuire à la qualité de vie aux États-Unis, à notre position vis-à-vis de l’étranger et à la durabilité de la planète
Daniel Kammen expose donc clairement ce qu’il pense de Donald Trump et envoie même un message caché dans les paragraphes encore plus piquant. A partir de la première lettre de chaque paragraphe, on peut lire I.M.P.E.A.C.H. pour Impeachment, la procédure de mise en accusation permettant au pouvoir législatif de destituer un haut fonctionnaire du gouvernement. L’art de l’acrostiche.