Le jeune écrivain d’origine sénégalaise et la romancière belge décrochent les deux récompenses littéraires les plus prestigieuses de l’automne.
Mohamed Mbougar Sarr décroche le prix Goncourt pour son roman La Plus Secrète Mémoire des hommes, paru aux éditions Philippe Rey (448 p., 22 €). Un récit qui revient sur l’histoire de l’écrivain malien Yambo Ouologuem, premier auteur africain de langue française à recevoir, en 1968, le Prix Renaudot pour Le Devoir de violence.
Quelques années plus tard, il est accusé de plagiat, quitte la France et disparaît de la vie publique, au point qu’on le croit mort. Vraiment décédé en 2017, il n’est jamais revenu sur cette gloire fugace autant que fragile. Le livre du lauréat du Goncourt 2021 s’inspire librement de ce destin aussi fascinant que mystérieux. Né à Dakar en 1990, Mohamed Mbougar Sarr est l’auteur de quatre livres.
Le prix Renaudot a été attribué à Amélie Nothomb, romancière belge autrice d’un livre par an depuis 1992. Premier Sang (éd. Albin Michel, 180 p., 17,90 €) est son trentième roman. Il rend un hommage émouvant à son père Patrick Nothomb, diplomate belge mort en 2020. Le roman revient sur les jeunes années du héros, de sa naissance, en 1936, à la prise d’otages de Stanleyville, en 1964, point d’orgue de la crise congolaise du début des années 1960. Chacun des livres d’Amélie Nothomb est un best-seller vendu à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires en France et dans les pays francophones et traduit dans de nombreuses langues. L’écrivaine avait déjà été récompensée en 1999 par le grand prix du roman de l’Académie française pour Stupeur et tremblements.
Enfin, Anthony Palou, journaliste au Figaro et écrivain discret auteur de quatre livres depuis 2000, a reçu le prix Renaudot de l’essai pour Dans ma rue y avait trois boutiques (Presses de la cité, 192 p., 18 €), un vagabondage nostalgique et rassurant dans les échoppes, les boutiques et les bistrots qui, de Quimper à Paris, ont rythmé la vie, les rêves et les souvenirs de l’auteur. Un livre qui est également une réflexion sur la disparition des commerces de proximité.