Woody Allen évoque un petit parfum de maccarthysme face aux accusations qui le ciblent

À l’approche de la sortie de son autobiographie, Woody Allen nie toujours les accusations d’abus sexuel sur Dylan Farrow, la fille qu’il a eue avec Mia Farrow.

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Confiné chez lui à New York, le réalisateur Woody Allen a répondu aux questions du Point, évoquant notamment sa biographie, Soit dit en passant, qui doit sortir en France le 3 juin prochain mais aussi les accusations qui pèsent contre lui et qui surgissent régulièrement dans la presse. 

Son ex-femme Mia Farrow, l’accuse d’avoir abusé de leur fille Dylan Farrow. Cette dernière affirme que les faits sont survenus en 1992, alors qu’elle était âgée de 7 ans. Le cinéaste, âgé de 84 ans, qui a toujours réfuté ces accusations n’hésite pas à parler d’un parfum de maccarthysme.

Tous les faits devraient mettre les gens de mon côté, mais l’atmosphère, le sentiment général font que ce n’est pas le cas. Je pensais, oui, vraiment, que les gens examineraient la situation, le caractère illogique de ce qui était colporté, mais non, dit d’abord Woody Allen dans l’hebdomadaire, avant d’évoquer un peu plus loin la fameuse doctrine de Joseph McCarthy dans le cadre de la chasse aux communistes aux Etats-Unis, au début des années 50.

Une époque où l’on pouvait dénoncer son voisin avec une accusation étayée sur absolument rien, et dont il ne servait d’ailleurs à rien de prouver la fausseté. On n’en est pas là aujourd’hui, mais il y a quelques éléments qui la rappellent. (…) C’est injuste, ça arrive dans toutes les époques et, Dieu merci, je le répète, on n’en est pas encore au maccarthysme. Je n’ai pas été jeté en prison comme tant d’artistes ou de scientifiques, mais j’y fais référence parce qu’il y a un petit parfum de ça, développe ainsi Woody Allen

Instrumentalisation de #MeToo

Ce dernier évoque également une l’instrumentalisation du mouvement #MeToo dont il se dit partisan, qui aurait joué un rôle dans la calomnie contre lui: Le problème, c’est d’instrumentaliser un mouvement légitime en proférant de fausses accusations qui exploitent la situation de femmes vraiment maltraitées (…) L’affaire a aussi surgi dans une époque où l’on est censé croire la parole des femmes et moins le point de vue des hommes. Ça a peut-être un tout petit peu joué dans cette calomnie, assure-t-il.

En décembre 2017, Dylan Farrow avait publié une lettre ouverte dans laquelle elle évoquait un deux-poids, deux mesures de l’industrie du cinéma face à son père ou face à Harvey Weinstein. 

Face aux accusation portées par sa fille et son ex-femme, Woody Allen n’a fait l’objet ni de mise en examen, ni de jugement mais sa réputation a été sérieusement ternie aux États-Unis en raison de cette affaire. Lors de la procédure divorce avec Mia Farrow, le procureur avait estimé en 1993 qu’il disposait d’éléments suffisants pour inculper le cinéaste pour agression sexuelle sur sa fille mineure, mais il avait, cependant, voulu éviter à Dylan Farrow de témoigner en public, rappelle le New York Times.

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