La piste terroriste se précise autour du crash d’un avion russe dans le Sinaï

Photo communiquée par les autorités russes de débris de l’avion dans le Sinaï.

Selon les États-Unis et le Royaume-Uni, une bombe pourrait avoir été placée dans l’avion qui a explosé en plein vol au-dessus de l’Égypte avec 224 personnes à bord.

Photo communiquée par les autorités russes de débris de l’avion dans le Sinaï.

Londres et Washington jugent probable qu’une bombe soit à l’origine du crash d’un avion russe dans le désert du Sinaï, en Égypte, dont le président doit rencontrer le jeudi 5 novembre le premier ministre britannique pour discuter de coopération sécuritaire.

La veille, Daech avait réaffirmé être à l’origine du drame, qui a fait 224 morts. Cinq jours après la catastrophe aérienne, la pire qu’ait jamais connue la Russie, les causes du crash de l’Airbus A321 de la compagnie charter russe Metrojet, peu après son décollage de la station balnéaire égyptienne de Charm-El-Cheikh (est), ne sont pas officiellement établies.

L’examen des boîtes noires

Au Caire, les enquêteurs ont extrait les données de l’une des deux boîtes noires, celle des paramètres de vol, tandis que celle contenant les conversations de l’équipage, endommagée, demandera beaucoup de travail. Ils espèrent que l’examen des enregistreurs de vols permettrait de trancher entre les deux hypothèses envisagées : défaillance technique ou attentat.

À Washington comme à Londres, on privilégie ouvertement la deuxième thèse. Un haut responsable américain, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a jugé « hautement probable » l’hypothèse d’une bombe à bord. Les chaînes CNN et NBC ont cité des responsables du renseignement américain s’inscrivant dans la même ligne.

Selon la chaîne CNN citant un responsable américain anonyme, un satellite militaire américain a détecté un « flash de chaleur » dans l’Airbus au moment du drame, suggérant « un événement catastrophique – y compris peut-être une bombe ».

Un engin explosif à bord

Le ministre britannique des affaires étrangères Philip Hammond a lui aussi évoqué le 4 novembre « une forte probabilité que le crash ait été causé par un engin explosif se trouvant dans l’avion ».

Un porte-parole du premier ministre David Cameron avait déjà tenu des propos similaires mercredi, alors que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi venait d’atterrir à Londres pour une visite controversée.

Londres a admis être toujours dans l’incapacité de « dire catégoriquement pourquoi » l’avion s’est écrasé, mais a « décidé, par précaution, de suspendre les vols entre Charm-El-Cheikh et le Royaume-Uni », en attendant que des experts britanniques aient analysé « le dispositif de sécurité à l’aéroport » de Charm-El-Cheikh.

Le Royaume-Uni travaille avec les autorités égyptiennes pour mettre en place des mesures « d’urgence » afin de rapatrier les touristes britanniques présents dans la station balnéaire, a annoncé le ministre des Affaires étrangères britannique Philip Hammond.

La suspension des vols vers le Sinaï

Après cette annonce, l’Irlande a également demandé à ses compagnies de suspendre leurs vols vers et en provenance de la station balnéaire égyptienne, dont l’aéroport accueille chaque jour des milliers de touristes venus passer des vacances sur la mer Rouge. Il se trouve dans le Sinaï, mais loin du secteur où sévit la branche égyptienne de Daech.

Cette branche, se faisant appeler « Province du Sinaï », a réaffirmé le 4 novembre être à l’origine de la catastrophe, indiquant qu’il s’agissait de représailles après « l’arrestation de femmes bédouines par les forces apostates » dans la région. Des propos rejetés par le président égyptien qui a qualifié de « spéculations sans fondement » l’idée d’un attentat de Daech.

L’Airbus A321 s’était écrasé samedi 31 octobre dans le Sinaï 23 minutes après avoir décollé, tuant ses 217 passagers, la plupart originaires de Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie), et ses sept membres d’équipage. Les recherches se poursuivent pour retrouver les derniers corps et des indices dans une vaste zone désertique.

« Pas de défaillance technique »

La compagnie Metrojet a rejeté la possibilité d’« une défaillance technique » ou d’« une erreur de pilotage », invoquant un facteur « extérieur ».

L’avion n’a pu être atteint à 10 000 mètres d’altitude par les missiles dont dispose Daech dans le Sinaï. Restent deux hypothèses : un problème technique provoquant une explosion et une dislocation immédiate de l’appareil sans laisser le temps au pilote de communiquer – cas rarissime, selon les experts –, ou une bombe installée dans l’appareil. Pour les experts, même un engin explosif de petite taille est suffisant pour trouer la carlingue et disloquer l’appareil, en raison de la pressurisation à haute altitude.

La Croix (avec AFP)

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