Au Nigeria, la rue en colère contre le prix «indécent» de l’électricité

«Pas d'électricité ! Pas d'industries !! Pas d'emplois !!!» Des manifestants ont défilé ce 8 février 2016 à Lagos contre le prix de l'électricité. © PIUS UTOMI EKPEI / AFP

Lundi 8 février, plusieurs organisations syndicales ont marché dans les principales villes du pays. Depuis la semaine dernière, le prix de base de l’électricité a augmenté de 45%. Le gouvernement fédéral justifie cette mesure en disant vouloir améliorer la production et la distribution d’électricité dans un pays en proie aux coupures chroniques.

«Pas d’électricité ! Pas d’industries !! Pas d’emplois !!!» Des manifestants ont défilé ce 8 février 2016 à Lagos contre le prix de l’électricité.
© PIUS UTOMI EKPEI / AFP

Le Congrès nigérian du Travail et ses alliés ont opté pour la méthode douce. Les rassemblements contre l’augmentation du tarif de l’électricité se sont déroulés sans heurt majeur. Le gouvernement fédéral craignait pourtant des turbulences suite à l’appel à protester lancé partout dans le pays par les syndicats.

La sécurité était renforcée dans les principaux centres de distribution de courant. Et c’est sous escorte policière et des agents de la défense civile, que le cortège des manifestants s’est élancé dans les rues de la capitale Abuja. Parti de la Maison du Travail, les marcheurs ont rejoint l’Assemblée nationale.

Avant ils se sont arrêtés devant à l’agence nigériane de régulation de l’électricité. Afin d’exiger le retrait de cette augmentation de 45% en vigueur depuis la semaine dernière : « C’est la cinquième augmentation de suite en l’espace de quatre ans depuis 2012, proteste Ayuba Wabba, le chef du Congrès nigérian du travail au micro de nos confrères de Channels TV. Le niveau de cette hausse de prix est indécent. C’est inacceptable. Cela va toucher les grandes industries, toutes les petites et moyennes entreprises. Et même les particuliers. Nous réclamons que chaque consommateur soit doté d’un compteur. Car les gens doivent pouvoir payer pour ce qu’ils consomme réellement. Et ne plus payer dans le vide alors qu’ils n’ont pas de courant. »

De son côté, Babatunde Fashola le ministre de l’Energie reconnaît « que cette mesure est impopulaire, mais c’est le seul moyen pour améliorer la production et la distribution partout au Nigeria ». Le gouvernement nigérian assume cette hausse. Il avance sur un terrain glissant. Car la facture d’électricité est un sujet très sensible au Nigeria.

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