Des rumeurs diffusées mardi 21 avril dans les médias sud-coréens et américains ont évoqué « l’état de santé critique » du leader nord-coréen Kim Jong-un, 38 ans. Elles soulèvent la question de la succession de la dynastie. Dans la famille Kim, la sœur cadette Kim Yo-jong, 33 ans, apparaît comme une évidence.
« Je souhaite bon rétablissement à Kim Jong-un mais je ne sais rien, on ne sait rien de son état de santé » a lancé mardi 21 avril le président Donald Trump au cours d’un briefing de presse à la Maison-Blanche au sujet des rumeurs sur « l’état de santé critique » du leader nord-coréen.
Dès la publication le même jour dans la presse sud-coréenne et américaine de plusieurs articles évoquant la santé de Kim Jong-un, le moulin à rumeurs a tourné en boucle alors qu’aucune de ces informations n’est vérifiable. Séoul réfute et Pyongyang reste silencieuse. Toutefois, la crainte du décès du jeune leader, âgé de 38 ans, a immédiatement soulevé la question sensible de la succession au pouvoir de « La lignée du sang du Mont Paektu », appelée en Occident « La dynastie des Kim ».
« La première personne qui me vient à l’esprit est Kim Yo-jong »
« Tout le monde sait que la santé de Kim Jong-un est fragile, assure Juliette Morillot, coréanologue française qui s’est rendue de nombreuses fois en Corée du Nord (1). Il est obèse, souffre de diabète, fume et boit plus que de raison. Il est plausible qu’il ait eu une opération du cœur et qu’il soit en convalescence dans sa villa de la côte-est à Wonsan, mais il est impossible de le prouver ».
Face à un régime au système politique aussi opaque, la question de la succession s’est immédiatement posée en cas de décès de Kim Jong-un, au pouvoir depuis 2011. « La première personne qui me vient à l’esprit est sa sœur cadette Kim Yo-jong, 33 ans », répond notre spécialiste. Selon des informations diffusées par le quotidien japonais Yomiuri, mercredi 22 avril, « Kim Yo-jong aurait été officiellement nommé héritière depuis décembre dernier par le Comité central du parti des travailleurs ». Sans plus de détails.
Kim Jong-un s’appuie sur sa sœur cadette depuis toujours
Sa jeunesse et le fait d’être une femme pourraient la desservir mais en Corée du Nord la légitimité dynastique prime sur tout le reste. Kim Jong-un a deux enfants mais bien trop jeunes pour pouvoir régner. Il y a aussi son frère Kim Jong-chol, qui exerce des fonctions élevées au sommet du régime mais qui ne serait pas intéressé.
« Dans un contexte d’urgence et dans la mesure où Kim Jong-un veut que son régime lui survive, la sœur Kim Yo-jong est sa meilleure garantie », souligne Aidan Foster-Carter à l’agence NKNews, spécialisée sur la Corée du Nord. Cette jeune femme de l’ombre, membre du puissant Bureau politique du Parti, est apparue pour la première fois en public aux funérailles de son père en décembre 2011. Puis sous les projecteurs des médias du monde entier durant le sommet historique de Singapour, en juin 2018, avec Donald Trump.
« Cette brillante jeune femme, qui a étudié en Suisse et parle plusieurs langues, ancienne responsable du département de la propagande, est mariée au fils de Choe Ryong-hae, bras droit du «dirigeant suprême» depuis l’année dernière », explique Juliette Morillot. Kim Jong-un s’appuie sur elle depuis son accession au pouvoir et la prépare déjà aux plus hautes fonctions.