Le procès de l’assassinat de Thomas Sankara, icône panafricaine tué lors d’un coup d’État en 1987, s’ouvrira le 11 octobre 2021 à Ouagadougou, a annoncé dans u communiqué ce mardi 17 août le procureur militaire du Burkina Faso.
«Le procureur militaire près le tribunal militaire de Ouagadougou, informe l’opinion nationale et internationale, que le procès des personnes mises en cause dans l’affaire de l’assassinat du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons s’ouvrira le lundi 11 octobre 2021 à partir de 9h00 (TU et locales)»
Le procès sera délocalisé « dans la salle des banquets de Ouaga 2000 » et sera « public », précise le texte.
Parmi les accusés figurent l’ancien président Blaise Compaoré, qui vit en Côte d’Ivoire, et le général Gilbert Diendéré, qui purge une peine de vingt ans de prison.
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1983, le président Sankara a été tué par un commando le 15 octobre 1987 à 37 ans, lors d’un putsch qui porta au pouvoir son compagnon d’armes d’alors, Blaise Compaoré. La mort de Sankara, devenu une figure panafricaine et surnommé le « Che Africain », était un sujet tabou pendant les vingt-sept ans de pouvoir de M. Compaoré, lui-même renversé par une insurrection populaire en 2014.
L’affaire a été relancée, après la chute de M. Compaoré, par le régime de transition démocratique. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui par la justice burkinabée en mars 2016. En février 2020, une première reconstitution de l’assassinat de Sankara s’est déroulée sur les lieux du crime, au siège du Conseil national de la révolution, à Ouagadougou. Blaise Compaoré vit en Côte d’Ivoire, où il s’est enfui après sa chute et dont il a obtenu la nationalité. Sauf à se présenter volontairement devant ses juges, il devrait être jugé par contumace.