ESPACE: Elles passent à une distance extrêmement proche de la Terre, ce qui n’est pas si fréquent…
Les 21 et 22 mars, deux comètes frôlent la Terre. Entendons-nous bien : une comète qui « frôle » la terre, en langage d’astrophysicien, cela veut dire qu’elles vont passer respectivement à 5,2 et 3,5 millions de kilomètres de notre planète. Mais cela n’était pas arrivé depuis 250 ans et ne devrait pas se reproduire d’ici plusieurs centaines d’années.
La seconde plus proche de la Terre
La première comète, baptisée P/2016 BA14, a été découverte en janvier dernier par un télescope installé sur l’île Maui, à Hawaï. La seconde, 252P/LINEAR, est connue depuis longtemps. On sait qu’elle mesure 230 mètres de diamètre. « Le passage de comètes aussi près de la Terre est très rare mais il faut relativiser l’événement car il s’agit de petites comètes », explique Nicolas Biver, chargé de recherches au CNRS et à l’Observatoire de Paris.
P/2016 BA14 passe ce mardi aux alentours de 15h30 (heure de Paris) à quelque 3,5 millions de kilomètres de la Terre. Dans le classement des comètes ayant frôlé notre planète, elle arrive donc en deuxième place, derrière une comète qui nous a rendu visite en 1770 à 2,2 millions de kilomètres. « Aucun calcul ne permet de dire aujourd’hui qu’une comète s’approchera plus près de la Terre dans les siècles à venir », estime Nicolas Biver.
Observer « des vestiges de la formation du système solaire »
Les astronomes pourraient tirer profit de ce passage dans les environs de la Terre pour étudier ces comètes. « Ce sont des vestiges de la formation du système solaire qui ont été très peu altérés en raison de leur très basse température », précise Nicolas Biver. Les comètes sont composées de glace, de poussière et de matière organique. « Quand elle se rapproche du soleil, elle fond et libère ses molécules. On peut observer la composition chimique de ce qui s’échappe par la spectroscopie qui analyse le rayonnement émis par les différentes molécules », poursuit l’astrophysicien.
L’analyse de la composition des comètes permet ainsi de mieux connaître les éléments qui ont été à l’origine de la formation de notre galaxie. C’était notamment l’objectif de la mission Rosetta, qui devait analyser la composition de la comète Tchouri. Une manière plus compliquée mais plus sûre de pouvoir analyser les matières constituant la comète. « La difficulté avec les comètes, c’est qu’elles ne préviennent pas toujours de leur passage », rappelle Nicolas Biver.