Les risques de schizophrénie liés à un gène touchant les neurones

schizophrenie | Illustration réalisée par Marie-Ange ROUSSEAU

Le risque de schizophrénie serait grandement lié à une modification d’un gène bien particulier ayant un impact sur le développement de notre cerveau, selon une nouvelle étude publiée mercredi 27 janvier par Nature.

schizophrenie | Illustration réalisée par Marie-Ange ROUSSEAU

Plus spécifiquement, le gène C4 a pour but d’élaguer le nombre de synapses (les liaisons entre les neurones) dans le cerveau, notamment pendant l’adolescence. Une version modifiée de celui-ci implique une destruction trop importante de ces synapses, ce qui pourrait entraîner les symptômes connus de la schizophrénie, selon les chercheurs du MIT et de Harvard.

Pour arriver à cette découverte, les scientifiques ont étudié des dizaines de milliers d’échantillons d’ADN humains, provenant de 30 pays différents de personnes saines comme de malades, précise le Guardian.

Un gène qui augmente les risques de 30% à lui seul

Selon Associated Press, le gène C4 pourrait à lui seul augmenter de 30% les risques d’être atteint par la maladie.

Il faudra de nouvelles études sur le sujet pour valider la théorie, mais cette découverte est potentiellement révolutionnaire. Mike Owen, directeur d’un centre de recherche en neuropsychiatrie canadien interrogé par le Guardian, affirme que les applications en termes de traitement sont encore incertaines, mais ces travaux mettent le doigt sur un processus particulier et impliquent de nouveaux objectifs qui devront être explorés.

La schizophrénie, qui survient généralement à l’adolescence ou chez le jeune adulte, touche plus 24 millions de personnes dans le monde. Elle se manifeste par des épisodes aigus de psychose, pouvant inclure hallucinations et délires, et divers symptômes chroniques se traduisant par des troubles affectifs et intellectuels. Les médicaments actuels traitent les symptômes de la psychose mais ont peu de portée sur l’affaiblissement des capacités cognitives.

On sait déjà depuis quelques années que la schizophrénie est une maladie en grande partie génétique. Une vaste étude publiée en 2014 a permis d’identifier plus d’une centaine de variations génétiques associées au risque de développer une schizophrénie. Mais c’est la première fois qu’un gène bien particulier est ainsi isolé.

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