Après l’Iowa, les candidats démocrates et républicains attendent le vote d’un État qui donne souvent la tendance et souligne les dynamiques.
Les primaires américaines ressemblent à un long « road trip ». Après l’Iowa, dans le Centre, place au New Hampshire, le petit État de l’Est. Les candidats républicains et démocrates s’y arrêtent pour la deuxième étape de leur longue marche vers l’investiture. Et cet État a une importance particulière : c’est lui qui donne la tendance, crée une dynamique, contraint les candidats les plus faibles à l’abandon, sauve parfois des campagnes mal parties. Donald Trump et Bernie Sanders sont donnés gagnants dans les sondages.
Les premiers votes étaient prévus dès minuit, heure américaine, dans les minuscules hameaux de Millsfield, Hart’s Location et Dixville Notch. La plupart des bureaux électoraux fermeront à 19 heures (0 heure GMT).
Au total, 882 959 électeurs sont appelés à voter : 231 376 sont inscrits comme démocrates et voteront dans la primaire démocrate, ayant à choisir entre Hillary Clinton et Bernie Sanders ; 262 111 sont inscrits comme républicains et auront à choisir parmi huit républicains, dont Donald Trump, Marco Rubio et Jeb Bush. Et 389 472 électeurs, soit 44 %, ne sont pas affiliés : ces indépendants pourront voter républicain ou démocrate. Les électeurs de l’État de granit, dont la devise est « Vivre libre ou mourir », sont connus pour ne se décider souvent qu’au dernier moment, fragilisant les sondages et poussant les candidats à faire campagne jusqu’à la dernière minute. Lundi, ils ont enchaîné plus de 35 rencontres et meetings.
Clinton largement distancée dans les sondages
Les autorités attendent une participation record, en dépit des fortes chutes de neige. Plus de 9 000 nouveaux électeurs se sont inscrits depuis fin décembre, majoritairement démocrates et indépendants. Depuis décembre, Bernie Sanders, 74 ans, sénateur « démocrate socialiste » de l’État voisin du Vermont, est donné favori de tous les sondages côté démocrate, face à l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton. L’ultra-favorite n’a au départ pas vu le danger de cet apôtre d’une révolution politique, pourfendeur opiniâtre de Wall Street, qui trouve un formidable écho chez les jeunes auxquels il promet l’université gratuite. Les quatre derniers sondages donnent à Sanders entre 12 et 26 points de pourcentage d’avance. « Pour tous ceux d’entre vous qui sont encore en train de décider, en train de comparer, j’espère que je vais pouvoir remonter l’écart d’ici demain », a déclaré lundi Hillary Clinton lors d’un meeting à Manchester. Elle a même fait appel à son mari. Elle n’a gagné que d’un cheveu l’Iowa.
Trump intouchable ?
Côté républicain, le milliardaire de l’immobilier Donald Trump, aux déclarations agressives et décapantes, est en tête des 75 sondages effectués depuis mai. Les quatre derniers sondages lui donnent entre 11 et 21 points d’avance. Arrivé deuxième dans l’Iowa, alors que tous les sondages le donnaient gagnant, il a pris soin dans le New Hampshire d’être moins excessif pour ne pas risquer un deuxième échec, alors qu’il se présente comme un gagnant qui permettra à l’Amérique de « retrouver sa grandeur ». Donald Trump devance le télégénique sénateur de Floride Marco Rubio, benjamin de la course à 44 ans, fils d’immigrés cubains, dont la troisième place dans l’Iowa en a fait le nouvel espoir de l’establishment républicain ; l’ancien gouverneur de Floride Jeb Bush, fils et frère de présidents, dont la campagne n’a jamais décollé ; le sénateur ultra-conservateur du Texas Ted Cruz, gagnant de l’Iowa, et le gouverneur modéré de l’Ohio John Kasich.
Les quatre hommes rêvent au moins d’une deuxième place. Les trois autres républicains sont loin derrière. Des millions de dollars ont été dépensés en publicités télévisées pour séduire les électeurs, certains candidats se sont copieusement insultés, et tous ont depuis des mois participé à des dizaines de réunions dans des écoles, cafés, épiceries, salles municipales ou universités.
Après le vote de mardi, les yeux se tourneront vers le Nevada et la Caroline du Sud, les prochains États à voter.