A la veille de ses 30 ans, Shy’m nous reçoit dans son laboratoire à tubes.
Gala: Vous sortez un double album pour fêter une décennie de carrière. Un bilan?
Shy’m: Paradoxalement, les choses sont allées vite, mais elles se sont installées en douceur. J’ai arrêté mes études à l’âge de dix-sept ans, j’ai aussitôt travaillé dans la restauration pour payer mes cours de danse et j’ai donc mis très tôt les deux pieds dans une vie artistique et bohème. J’ai rencontré des gens du milieu musical sans provoquer le destin, juste naturellement et par hasard. J’ai fait un premier album et le succès a suivi. J’espère me réaliser encore plus, dans la musique et dans d’autres domaines artistiques, dans les dix prochaines années car j’ai la sensation de ne pas en avoir fait assez.
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Gala: Qu’apportait la danse à la jeune Shy’m?
Shy’m: J’étais d’une timidité maladive, je manquais d’assurance, la danse me permettait d’exprimer quelque chose que je n’arrivais pas à identifier, qui existait en moi et que je n’arrivais pas à faire ressortir seule. Je me souviens quand j’étais petite et que ma mère me demandait de montrer ce que je savais faire lors d’un mariage ou d’une réunion de famille, j’avais la boule au ventre et j’étais paralysée. Aujourd’hui encore, je suis plus à l’aise devant un large public qu’en petit comité. Sentir le regard des autres m’effraie encore.
Gala: Comment avez-vous surmonté votre timidité à laquelle vous devez votre nom de scène (shy, timide en anglais)?
Shy’m: Je me suis fait violence, et on peut dire que ces dix dernières années m’ont fait évoluer en tant que femme. Aujourd’hui, je suis face à vous sans cette boule au ventre qui ne me quittait jamais avant chaque interview, avant chaque télé ou concert. Je remercie la vie de m’avoir permis de vivre de ma passion car elle m’a libérée et donné une assurance, une maturité que je n’aurai certainement pas acquises en exerçant une autre profession.
Gala: C’est cette raison que vous protégez tant votre vie privée?
Shy’m: Autant j’ai détesté ma timidité pour le mal de ventre qu’elle provoquait et toutes les opportunités qu’elle m’a fait rater, autant je la remercie de m’avoir permis de me tenir à distance des soirées dites people et tout ce qui va avec. Je suis bien seule ou entourée de mes amis, et oui, je protège ma vie privée. Cela dit, rester à l’écart du grand cirque médiatique m’a permis de me concentrer sur l’essentiel. Shy’m, c’est mon métier, mais pas toute ma vie, le jour où elle n’existera plus, je redeviendrais Tamara (son prénom, ndlr) sans aucun problème.
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Gala: Comment avez-vous géré votre célébrité?
Shy’m: J’ai dû faire avec. Je pense que personne n’y est préparé, avant d’être connu et reconnu, on est et on reste comme tout le monde. Pendant des années, je l’ai très mal vécu, aujourd’hui, je savoure le fait de bien la vivre. Je me suis rendue compte que moins je me braquais, mieux je le vivais. Pendant des années, j’ai vécu cloîtrée, j’étais limite agoraphobe. Depuis quatre ans, je me balade librement, prenant du plaisir lorsque l’on me reconnaît. Même si ça n’est pas toujours facile.
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Dès demain dans Gala découvrez toutes les confidences de Shy’m sur son chemin parcouru depuis ses débuts.