Pourquoi le Covid-19 fait sourire L’économie américaine

La pandémie de Covid-19, qui a déjà fait plus de 5 000 morts dans le monde entier, pourrait avoir un aspect bénéfique pour les États-Unis. Au-delà de la souffrance humaine et des dommages économiques causés par l’annulation d’événements et de vols, la production sur le sol américain est en plein essor.

New York | Crédit photo : Getty Images

Vladimir Signorelli, directeur de la société de recherche en macro-investissement Bretton Woods Research, suggère qu’au plus fort de l’épidémie chinoise, le modèle ayant pour mécanisme « l’utilisation de la Chine comme plaque tournante est terminé ».

MachineMetrics, une plateforme d’analyse industrielle, semble confirmer cette hypothèse. L’entreprise, qui utilise l’Internet des objets pour fabriquer des appareils, a connu ces dernières semaines une augmentation saisonnière de l’utilisation de la flotte placée sous sa direction. Son taux d’activité est même au plus haut depuis octobre 2018.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette croissance aux États-Unis alors que le reste du monde semble être sur pause à cause du Covid-19. Il pourrait s’agir d’une réaction de la population qui investit dans des « achats de panique ». Les industriels sont peut-être aussi en train de constituer des stocks, afin de se préparer à une éventuelle crise plus grave. Autre explication, ils tentent sans doute de remédier aux pénuries de la chaîne d’approvisionnement causées par le déclin de la production chinoise depuis le mois de février.

Certains, comme Vladimir Signorelli, font l’hypothèse que ce modèle temporaire finira par devenir permanent. Cela reste à voir, d’autant plus que le secteur manufacturier est généralement un indicateur qui a du retard. Le renouveau de la croissance américaine pourrait être un simple vestige de la période pré-coronavirus. Parmi la clientèle de MachineMetrics, la production n’a augmenté que très légèrement en février (avec seulement 0,1 % au-dessus de la base, l’indice des directeurs d’achat est pratiquement tombé au point mort). Alors que le Royaume-Uni s’attend à ce que 20 % de sa main-d’œuvre soit en congé maladie, difficile d’imaginer que les usines puissent être encore assez peuplées pour tourner à plein régime.

Même Bill Bither, PDG de MachineMetrics, admet qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions : « Je pense que cette pandémie va inciter davantage de fabricants à nationaliser leur chaîne d’approvisionnement, mais j’ai du mal à croire qu’ils puissent réagir si rapidement de telle manière à déjà augmenter leur production ».

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