Passation solennelle, défilé en véhicule militaire, agenda international… Le plus jeune président s’est de suite fondu dans la mystique de la Ve.
Je crois aux institutions de la Ve République et ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’elles fonctionnent selon l’esprit qui les a fait naître, a-t-il glissé dans son discours d’installation, forcément classique et solennel. Emmanuel Macron a beau être le plus jeune dirigeant jamais élu sous la République française, le huitième chef de l’Etat de la Ve s’est d’emblée fondu dans le moule présidentiel, profitant de la passation de pouvoir puis de sa cérémonie d’investiture pour mettre en scène son statut de chef des armées à l’heure où la France est en état de siège et sous la menace permanente du terrorisme.
Evitant autant que faire se peut de laisser transparaître sa jeunesse, la fulgurance de son parcours ou son rôle de chamboule-tout de la scène politique française, Emmanuel Macron a au contraire usé de tous les symboles régaliens à sa disposition pour imposer l’image de sa légitimité et de son autorité. Un impératif politique au moment où ses adversaires l’accusent d’avoir été élu par défaut et préparent leur revanche en vue des législatives.
Accumulation de références militaires
Symbole éloquent et visible par tous: le choix de laisser au garage la traditionnelle voiture d’apparat, symbole de l’excellence de la production automobile française, pour un Command car militaire, véhicule blindé traditionnellement utilisé pour passer les troupes en revue lors du défilé du 14 juillet. Au retour, un court arrêt de quelques secondes sur les Champs-Elysées devant le lieu où le policier Xavier Jugele a été abattu par un terroriste.