À quelques mois de l’élection présidentielle, le chef du principal parti d’opposition au Zimbabwe, Morgan Tsvangirai, adversaire historique du régime de l’ex-président Robert Mugabe, est décédé d’un cancer ce mercredi à l’âge de 65 ans, laissant derrière lui un parti en proie à des dissidences.
« C’est avec tristesse que j’annonce que nous avons perdu notre icône et notre combattant pour la démocratie », a annoncé ce mercredi 14 février Elias Mudzuri, l’un des vice-présidents du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), le parti de Morgan Tsvangirai.
« Nos pensées et prières vont à sa famille, au parti et à la nation », a-t-il ajouté sur son compte Twitter. Morgan Tsvangirai est décédé ce mercredi dans un hôpital de Johannesburg, où il était soigné. Il y a deux ans, Tsvangirai avait révélé qu’il souffrait d’un cancer du côlon, pour lequel il effectuait de nombreux séjours médicaux dans des hôpitaux sud-africains.
On se souviendra de Tsvangirai comme l’un des plus grands patriotes du Zimbabwe
Le parti au pouvoir au Zimbabwe, le Zanu-PF, a immédiatement fait part de ses condoléances. « Très triste en effet. Nous sommes vraiment désolés », a réagi Simon Moyo, le porte-parole du parti.
De nombreux hommages
« On se souviendra de Tsvangirai comme l’un des plus grands patriotes du Zimbabwe », a réagi mercredi David Coltart, l’un de membres fondateurs du MDC.
« Si, comme nous tous, il a commis des erreurs, aucun d’entre nous n’a jamais douté de son engagement à transformer le Zimbabwe pour en faire un État moderne, démocratique et tolérant. Si quiconque mérite d’être appelé un héros, c’est MT [pour Morgan Tsvangirai, ndlr]», a-t-il ajouté.
« Merci d’avoir montré la voie dans la lutte pour la démocratie », a aussi tweeté la parlementaire indépendante Fadzai Mahere. « Repose en paix. »
Opposant historique
Opposant de longue date à Robert Mugabe, le leader du MDC a payé cher son engagement. Détenu à plusieurs reprises, il a été victime de la brutalité des forces de sécurité. En 2007, il était apparu le visage tuméfié après son arrestation pour avoir tenté d’organiser un meeting à Harare.
L’année suivante, son rêve d’accéder enfin au pouvoir avait failli devenir réalité. En effet, il était arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle, mais avait décidé de se retirer du second tour à cause d’une violente campagne menée par le pouvoir contre ses partisans, faisant des dizaines de morts et de nombreux blessés.